Le gouvernement doit lever les contraintes qui seraient de nature à affecter la mise en œuvre des Objectifs du développement durables (ODD), a souligné mardi à Dakar le directeur de Cabinet du ministre de l’Economie et de la Coopération, Alioune Ndiaye.
« Il s’agit de renforcer les systèmes nationaux de production et d’analyse des données ; renforcer les capacités pour une meilleure appropriation des ODD ; mobiliser les moyens financiers, y compris internes ; et coordonner et renforcer le dialogue avec les acteurs au développement », a-t-il dit.
Il s’exprimait à l’ouverture de l’atelier régional pour l’Afrique sur la nouvelle approche pour l’intégration de l’alimentation et de l’agriculture durables dans le cadre de la mise en œuvre des ODD. Le gouvernement du Sénégal, en collaboration avec l’ensemble des catégories d’acteurs, a organisé un processus participatif d’élaboration de son premier rapport sur la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD), a-t-il relevé.
« Ce processus s’est tenu dans un contexte de la Revue annuelle conjointe (RAC 2018) du Plan Sénégal émergent (PSE) et de l’engagement du Gouvernement à réaliser la Revue nationale volontaire sur les ODD », a souligné le directeur de cabinet.
Le Plan Sénégal (PSE) est « un cadre stratégique national » de mise en œuvre des Objectifs du développement durables (ODD) et renferme d’ores et déjà près de 4/5 des priorités de l’Agenda 2030 et de 2/3 de son cadre de suivi-évaluation, a-t-il souligné.
Selon lui, « les politiques sectorielles, les projets et les programmes devraient, dans la seconde phase (PAP 2019-2023), prendre en compte les aspects prioritaires identifiés par l’ensemble des acteurs au développement pour couvrir l’intégralité de l’Agenda ».
C’est pourquoi des mesures, a-t-il indiqué, « seront envisagées dans l’intégration des ODD dans la phase II du PSE et dans la territorialisation des politiques publiques ».
Il a rappelé que le processus de formulation du document du Plan National d’Investissement Agricole de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN) dans sa phase 2 a été conduit sous la supervision d’un Comité Technique National coordonné par le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural comprenant l’ensemble des secteurs agrosylvopastoraux et halieutiques, l’économie, les finances, la société civile rurale et le secteur privé.
Selon la Directrice Adjointe, Programme alimentaire et agriculture durable, FAO Siège, Mona Chaya, « l’objectif de cet atelier est d’informer sur cette nouvelle approche consistant à voir le développement durable comme quelque chose d’intégrée et non de parcellaire ».
Elle s’est toutefois félicité des « grands pas franchis » par les Etats africains concernant l’alimentation, tout en exprimant « l’insatisfaction » de la FAO sur le progrès de l’objectif 2 des ODD, visant à atteindre l’élimination de la faim.
« La FAO a élaboré un document des directives sur sa vision commune vers une agriculture durable, la biodiversité et la dimension sociale », a-t-elle expliqué.
Pour elle, vingt actions concrètes seront présentées aux participants durant ces trois jours, pour arriver à une agriculture durable, notamment celle de la biodiversité, de l’eau, des terres, des droits fonciers, etc.
« Il est important de savoir que des engagements ont été pris par les pays africains à mettre 10% de leur budget dans l’agriculture, mais tous ne sont pas encore à ce niveau », a pour sa part, regretté, le représentant de la FAO au Sénégal et dans la sous-région, Robert Guei.
Pour lui, le constat reste encore en-deçà de l’espérance que la FAO avait « de voir l’Afrique résoudre son problème de la faim et de l’insécurité alimentaire ». Il a cité la volonté politique, les problèmes liés au changement climatique, aux conflits qui ne garantissent pas le développement de l’agriculture.