Sénégal : la BAD met plus de 109 milliards de F pour le projet routier Dakar-Tivaouane-St-Louis

Le financement est constitué de 119,69 millions d’euros provenant de la BAD elle-même, et de 46,67 millions d’euros du Fonds pour la croissance de l’Afrique, une facilité parrainée par la Banque populaire de Chine.

Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé, mercredi 30 novembre 2022, à Abidjan, un prêt de 166,36 millions d’euros au Sénégal pour construire l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint Louis qui va permettre de désenclaver les régions Nord du pays.

L’autoroute baptisée « La côtière », s’étend sur 200 km et permet de relier Dakar, la capitale sénégalaise, aux régions septentrionales qui sont les greniers du pays, notamment en riziculture, et dont les potentiels miniers et touristiques sont importants. Selon la BAD, elle sera construite en double voie avec la possibilité de la transformer en 3-voies.

Le projet intègre aussi la construction de 8 échangeurs et 113 passages pour piétons (dont 82 passages souterrains et 31 passages supérieurs), 50 km de routes secondaires et 8 km de routes internes avec éclairage public solaire. Cette autoroute constitue par ailleurs un chaînon important des corridors transafricains Tanger-Nouakchott, Dakar-Lagos-Alger et Nouakchott-Dakar, pour lesquels des extensions sont prévues vers Madrid en Espagne.

Au 31 juillet 2022, le portefeuille actif du Groupe de la Banque africaine de développement au Sénégal comprenait 29 opérations pour un engagement total de 2,3 milliards d’euros.

Sénégal : la BAD renforce les capacités nationales pour accroître la performance de son portefeuille

Dans le cadre de sa coopération avec le gouvernement du Sénégal, la Banque africaine de développement organise, du 23 au 25 novembre 2020, un atelier virtuel ayant pour thème le renforcement des capacités institutionnelles et clinique fiduciaire (RICF).

Ce webinaire, placé sous la coordination de l’Institut africain de développement (ECAD), est organisé en collaboration avec le bureau-pays de la Banque au Sénégal et plusieurs départements clés concernés par les thématiques « acquisitions », « décaissements et gestion financière », « éthique » et « lutte contre la corruption ».

Plus de 70 personnes prennent part à cet atelier parmi lesquelles de hauts responsables du ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération, du ministère des Finances et du Budget et des ministères sectoriels concernés ainsi que des coordonnateurs de projets et des chargés de passation de marchés, de gestion financière et décaissement, et de suivi-évaluation des CEP.

La coordonnatrice en chef du renforcement des capacités à ECAD, Ann Sow Dao, qui assure la coordination générale de l’atelier, a présenté le concept de la clinique fiduciaire et son historique ainsi que les objectifs et les détails pratiques de la tenue de cet atelier. L’organisation du RICF se veut préventive et participative afin de maximiser l’impact de développement du programme-pays du Sénégal. Il en est attendu l’acquisition de compétences et la création d’un cadre de dialogue permettant une meilleure compréhension et une mise à jour des connaissances des règles, procédures, normes, standards et principes de la Banque par toutes les parties prenantes.

Dans son discours d’accueil, le responsable par intérim du bureau-pays de la Banque au Sénégal, Adam Amoumoun, a évoqué les points saillants de l’état du portefeuille de la Banque au Sénégal et a rappelé l’importance de cet exercice pour améliorer la qualité et la performance du portefeuille et accélérer l’atteinte des résultats pour les populations bénéficiaires. De son côté, Samba Fall, responsable de la direction de l’ordonnancement des dépenses publiques (DODP) au ministère des Finances et du Budget a remercié la Banque pour cette initiative, tout en soumettant quelques aspects à aborder lors des sessions du webinaire. Il a rappelé l’opportunité de l’exercice à un moment où le Sénégal vient d’être admis au guichet BAD où il gérera désormais des ressources plus importantes.

Le directeur de la coopération et des financements extérieurs (DCFE) au ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération (MEPC), Ousmane Ba, a ouvert officiellement l’atelier et a souhaité à tous une bonne session de formation.

Prenant une part active au webinaire, les participants ont salué l’introduction de nouvelles sessions, dont celles portant sur les aspects éthiques et la lutte contre la corruption.

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Le Groupe BGFIBank, acteur majeur du financement des infrastructures

Le Groupe BGFIBank, première institution financière d’Afrique Centrale, présent dans 11 pays, intervient depuis cinq décennies dans l’accompagnement et le financement de projets d’infrastructures sur le continent. Son P-DG, Henri-Claude Oyima, décrypte les enjeux et les perspectives du secteur en Afrique.

Quels sont aujourd’hui les besoins en termes de financement des infrastructures en Afrique ?

Il est incontestable que le manque d’infrastructures en Afrique est un obstacle majeur à son développement et à sa croissance économique. En effet, les coûts élevés des facteurs de production, induits par la mauvaise qualité des infrastructures sur le continent, lui font perdre plusieurs points de croissance chaque année et freinent son développement.

Par ailleurs, l’Afrique est confrontée au défi de sa forte poussée démographique qui accroît l’urgence d’accélérer le rythme des investissements en infrastructures. À l’horizon 2050, le continent africain devrait accueillir autour de 2,3 milliards d’habitants. Dans ce contexte, le développement d’un réseau d’infrastructures de qualité devient une nécessité absolue.

Bien que de nombreux progrès aient été réalisés au cours des dernières années avec l’appui des partenaires multilatéraux et de la Chine, qui s’est positionnée progressivement comme un acteur incontournable, les besoins en infrastructures restent énormes dans la plupart des secteurs.

Du secteur des transports à celui des télécommunications, en passant par l’énergie, l’adduction d’eau, la santé et l’éduction, des investissements massifs restent à réaliser afin de rattraper le retard accusé par l’Afrique. D’après les dernières estimations de la Banque africaine de développement (BAD), entre 130 à 170 milliards de dollars par an seraient nécessaires pour combler le gap de financement des infrastructures du continent.

Outre les besoins de financement, les infrastructures en Afrique souffrent également du manque de ressources techniques et de problèmes de conception. Ces insuffisances pèsent fortement sur son niveau de développement social et économique, alors que, parallèlement, le continent présente de nombreux atouts et des perspectives d’investissements favorables.

Aujourd’hui plus qu’hier, l’Afrique a besoin à la fois d’infrastructures de structures et de superstructures pour accroître sa compétitivité, sa productivité économique et accélérer son développement social et économique. Dans cette perspective, elle a plus que jamais, besoin de mécanismes adaptés et innovants pour le financement de ces infrastructures.

Les retards que nous observons aujourd’hui sont rattrapables, pour autant que l’on se donne réellement les moyens de relever ces défis multiformes afin de soutenir l’essor du continent africain.

Quel est le rôle de BGFIBank, quels types d’infrastructures le Groupe accompagne-t-il, dans quels secteurs et dans quels pays ?

Depuis près de cinquante ans, le Groupe BGFIBank, qui est le premier acteur financier en Afrique centrale, participe au financement des infrastructures africaines. Nous le réalisons dans nos onze pays d’implantation, dans de nombreux secteurs d’activité, et notamment ceux à fort impact tels que l’énergie, l’eau, le logement, le bâtiment, les industries, la santé et l’éducation. Ces investissements nous permettent aujourd’hui de jouer un rôle de premier plan dans l’atteinte tant de l’Objectif 10 de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (« des infrastructures de classe mondiale quadrillant l’Afrique »), que des Objectifs du développement durable (ODD) – plus de 80 % des ODD dépendent en effet, sous une forme ou une autre, du développement des infrastructures.

Pour illustrer l’intervention du Groupe BGFIBank dans le financement des infrastructures en Afrique, je me limiterai principalement à trois exemples récents:

– en Côte d’Ivoire, nous avons contribué activement au financement du Plan d’entretien routier 2017-2019. Nous avons ainsi aidé à lever (grâce à notre filiale BGFI Capital) 80 milliards de FCFA (environ 122 millions d’euros), ce qui a contribué à maintenir un réseau routier de qualité en Côte d’Ivoire, renforçant ainsi l’attractivité du pays ;

– au Gabon, nous avons mobilisé des financements importants, particulièrement dans le secteur des télécommunications, qui ont permis de couvrir 85 % du territoire national afin de généraliser l’accès à la 3G, puis à la 4G ;

– enfin, au Cameroun, fort de nos dix années de présence, nous avons participé à des projets d’investissements (notamment dans les infrastructures sociales, l’énergie, l’industrie) dont le montant cumulé atteint 175 milliards de FCFA (soit environ 270 millions d’euros).

Nous intervenons aussi bien en amont et en aval des projets.

En amont, notre expertise en matière de structuration des opérations de financement est mobilisée, principalement par le biais de notre société d’ingénierie financière BGFI Capital, la banque d’investissement du Groupe. Nous intervenons en qualité d’arrangeur et nous assurons à ce titre la structuration complète du financement. Notre intervention est particulièrement appréciée par les États que nous accompagnons. En effet, le montage financier d’importants projets d’infrastructures (et surtout s’il s’agit d’infrastructures structurantes) constitue une phase critique de leur cycle de vie, et les pouvoirs publics ne disposent pas nécessairement de toute l’expertise nécessaire pour, non seulement, conduire le processus à son terme, mais aussi le faire dans les conditions les plus avantageuses. Nos interventions sont donc sources d’externalités positives et génèrent des transferts de compétence qui bénéficient aux décideurs du secteur public avec lesquels nous travaillons en étroite collaboration.

En aval, nous assurons la mise à disposition des fonds, grâce à notre vaste réseau de filiales ou d’agences bancaires. En qualité de banque agent ou de banque participante, nous assurons la gestion quotidienne des flux de financement.

Quelle que soit notre position dans le financement des projets d’infrastructures, notre préoccupation première demeure la bonne prise en charge des spécificités et des particularités du projet et de son porteur, i.e. l’adéquation entre le planning d’exécution des travaux et le plan de trésorerie, la sécurité du montage financier. Loin d’être simple spectateur dans le processus de financement des infrastructures, notre démarche s’inscrit dans une logique de conseil. À titre d’exemple, au Cameroun, nous avons couvert la chaîne globale de financement d’un projet de 33 milliards FCFA (50 millions d’euros) en qualité de banque arrangeur de l’opération, de banque agent de la facilité mais aussi de banque agent des sûretés.

Comment ces projets sont-ils financés par BGFIBank, en mobilisant quels services et outils de financement ?

Comme je l’ai indiqué, l’accompagnement par BGFIBank des projets d’investissements reste multiforme. Cela implique des services et des outils de financement distincts mais néanmoins complémentaires. Le rôle endossé par BGFIBank dépend beaucoup du contexte ou des besoins spécifiques du projet. Il peut ainsi inclure (cumulativement ou non) un rôle (i) de conseil afin de structurer la solution sur mesure, (ii) d’arrangeur chef de file afin de mettre ladite solution en exécution, (iii) de prêteur pour tout ou une partie du capital requis et (iv) d’agent pour s’assurer de la bonne gestion de la solution pour l’ensemble des parties prenantes jusqu’à la maturité du financement.

L’accompagnement de BGFIBank peut également prendre la forme d’autres outils plus classiques : apports en trésorerie (crédit à moyen terme, financement du cycle d’exploitation), lettres de crédit, émission de cautions et de garanties.

Qui sont les différentes parties prenantes d’un projet d’infrastructures et quels partenariats nouez-vous avec elles ?

Compte tenu des montants financiers importants qu’ils impliquent souvent, mais aussi de leur nature même, les projets en matière d’infrastructures mobilisent généralement plusieurs parties prenantes. En Afrique, les projets d’infrastructures et leurs cadres de partenariats sont encore rendus plus complexes, d’une part, parce qu’ils impliquent souvent des acteurs locaux pour les uns, et étrangers ou internationaux pour les autres, et, d’autre part, du fait d’un environnement davantage affecté par l’incertitude ou le risque (déficits de transparence, cadre politique propice ou d’une géographie économique favorable).

Cette dimension partenariale est sans doute aussi importante que les volets strictement financiers (mobiliser des financements, procéder aux décaissements, etc.) ou techniques (réalisation matérielle des ouvrages). En Afrique sans doute plus qu’ailleurs, la qualité des partenariats noués, ainsi que la permanence du dialogue entre les différents acteurs impliqués est déterminante dans la réussite des projets à mener.

Si les parties prenantes varient fortement d’un projet à un autre, compte tenu de leur nature, de leur envergure ou leur complexité, le portefeuille de projet d’infrastructures de BGFIBank nous a permis d’être en contact avec différentes catégories de parties prenantes, à savoir :

– les États et leurs différents démembrements (décideurs, corps de contrôle, agences d’exécution, organes de régulation et notamment ceux en charge de la passation des marchés);

– les partenaires techniques et financiers (bailleurs de fonds, agences de coopération internationale);

– les banques (dans le cadre des financements en pool);

– les bureaux d’études et de vérification;

– le secteur privé (et en particulier les entreprises qui réalisent les travaux d’infrastructures, ainsi que les fournisseurs d’équipements ou les prestataires impliqués dans la réalisation du projet);

– différents experts ou corps de métiers (avocats, commissaires aux comptes, architectes, experts environnementaux).

Quelles sont vos ambitions en matière de financement des infrastructures, à la veille de votre prochain plan stratégique ?

Le Groupe BGFIBank compte lancer, dès janvier prochain, son nouveau Projet d’entreprise « Dynamique 2025 », succédant ainsi au Projet d’entreprise « Excellence 2020 » lancé en 2016 et qui arrive à terme cette année. Parmi les grandes ambitions exprimées dans la nouvelle dynamique du Groupe BGFIBank, nous entendons nous hisser durablement parmi les établissements de référence en Afrique en matière de financement des investissements structurants.

Très prochainement, nous allons d’ailleurs dévoiler les premiers projets structurants que nous allons accompagner dans le cadre de notre prochain plan de développement. Des changements importants interviendront dans nos politiques et nos pratiques, pour nous permettre notamment de mieux répondre aux besoins des investissements dans les infrastructures africaines. Nous allons par exemple accorder davantage de prêts bancaires à long terme et recourir à davantage de financements innovants (financements participatifs, etc.).

Notre parfaite connaissance de nos environnements nous a déjà permis d’identifier les projets structurants que nous serons disposés à accompagner à travers divers programmes de financement. La conscience, la volonté et l’engagement des parties prenantes nous confortent dans notre détermination de faire émerger sur nos différents marchés un flux important de projets structurants bancables, indispensables au développement de l’Afrique.

Comment la crise liée à la Covid-19 change-t-elle la donne aujourd’hui pour les projets d’infrastructures et leurs financements ?

La crise inédite liée la pandémie du coronavirus que traverse le monde actuellement a eu un impact indéniable et multiforme sur les projets d’infrastructures en Afrique.

À l’instar des autres secteurs économiques, le secteur des infrastructures a été durement impacté par la crise de la Covid-19 : il a subi le ralentissement de leur rythme d’exécution voire leur arrêt, le report de certains projets, l’indisponibilité du personnel, le déficit d’approvisionnement des fournisseurs qui a engendré la pénurie de certains intrants… Le retard potentiel sur le calendrier de plusieurs projets est quasiment certain. Par ailleurs, des surcoûts devront être enregistrés en raison des mesures d’adaptation induites par la pandémie (nouvelles normes de sécurité et sanitaire, horaires de travail…).

Jusqu’ici, les États étaient les principaux investisseurs dans les projets d’infrastructures, avec une contribution de 37 %, à travers le recours à l’endettement auprès de la Chine et d’autres bailleurs de fonds internationaux. Les ressources publiques ont été mises sous pression par cette crise sanitaire sans précédent. Dans le même temps, les capacités d’endettement des États sont de plus en plus réduites, en raison des effets de la crise, des programmes de soutien et de relance économique, dont l’ampleur et l’urgence ont été dictées par la Covid-19.

Dans ce contexte, l’amenuisement des ressources publiques couplé à l’accroissement de l’endettement afin de lutter contre la Covid-19 ont eu pour effet de modifier l’agenda de nombreux projets en cours. Par ailleurs, les États sont contraints de repenser la manière de financer leurs infrastructures. Le modèle traditionnel basé sur leur endettement peut ne plus suffire pour permettre au continent africain de combler son retard infrastructurel.

Les projets d’infrastructures en phase d’exploitation, pour leur part, n’ont pas échappé aux effets de la crise : les mesures de confinement et l’interruption de pans entiers de nos économies ont conduit à un effondrement immédiat et brutal de la fréquentation et de l’utilisation de nombreuses infrastructures dans les secteurs tels que les aéroports, les ports et les routes notamment. Cette situation accentue la problématique relative aux nouvelles modalités de financement des infrastructures en Afrique.

Les inégalités en matière d’accès aux financements risquent à nouveau de se creuser entre les pays africains riches en ressources naturelles et ceux qui en sont moins pourvus. Si l’Afrique de l’Ouest concentre 25 % des financements en infrastructures contre 8 % pour l’Afrique Centrale, cette inégalité devrait s’accentuer davantage, au regard de la forte dépendance des économies de l’Afrique centrale au pétrole et aux mines. De même, les secteurs de l’énergie et des transports qui sont les plus grands consommateurs de financements infrastructurels, soit plus de 70 %, devraient voir leur part baisser au profit des investissements dans la santé et les télécommunications. Cette tendance s’observe d’ailleurs dans les financements que nous avons structurés et accompagnés au cours des derniers mois.

En effet, la crise du coronavirus a mis en lumière de profondes inégalités sociospatiales, non seulement en termes d’accès à l’éducation et aux soins, mais aussi à l’emploi, au transport, et au logement.

Face à ce nouveau contexte, des solutions de financements alternatives et innovantes devront être développées afin de poursuivre la dynamique engagée sur le continent au cours des dernières années. Les partenariats publics privés, les obligations en infrastructures et le financement des banques commerciales locales et internationales, devraient voir leur contribution augmenter dans le financement des infrastructures.

De plus en plus d’États africains travaillent actuellement à poser dès à présent, les bases d’une stratégie de priorisation des investissements infrastructurels, afin de garantir l’accès aux services de bases au plus grand nombre. Les priorités de financement des infrastructures vont ainsi être redéfinies.

La crise mondiale inédite, suite à la Covid-19, a eu un impact indéniable et multiforme sur les projets d’infrastructures en Afrique. Les projets d’infrastructures ont été durement impactés, avec des ampleurs variées (ralentissements, retards, reports, redimensionnements, arrêts, etc.). Ces effets néfastes sur le secteur des infrastructures étaient certainement prévisibles, étant donné d’une part que la plupart des projets sur le continent sont portés par les États, et d’autre part que les ressources propres de ces derniers ainsi que leurs capacités de mobilisation de financements ont été durement affectées par la crise sanitaire. On a également assisté à des effets d’éviction, dans la mesure où des transferts de ressources ont eu lieu dans le cadre de l’opérationnalisation des stratégies de lutte contre la Covid, ce qui, du reste, est compréhensible. Enfin, il est à noter que cet impact n’a pas uniquement concerné les projets d’infrastructures : en effet, même les infrastructures en phase d’exploitation, et notamment les aéroports, les ports, les routes… ont été fortement touchés, suite aux mesures de confinement et à l’interruption de pans économiques entiers (dont le tourisme ou le transport aérien, qui en sont les exemples les plus illustratifs). L’effondrement total et brutal de la fréquentation et de l’utilisation de ces infrastructures pose certainement davantage problème en Afrique qu’ailleurs, compte tenu du fait que sur le continent, il s’agit dans une large proportion d’infrastructures récentes, dont le financement continue encore à être pris en charge par le service de la dette.

Fort heureusement, la Covid-19, comme toute crise, apporte aussi son lot de lueurs d’espoirs ou de belles perspectives. Tout d’abord, tous les secteurs de l’activité économique n’ont pas été impactés négativement, et c’est par exemple le cas du numérique qui, en Afrique, est sorti renforcé de la crise. Le numérique a en effet été d’un grand apport dans la résilience (sociale, économique, etc.) du continent face à la Covid, et dès lors, ses usages et ses utilisateurs devraient augmenter considérablement dans les années à venir. Par conséquent, le pari peut être fait que le secteur va bénéficier au cours des périodes à venir (et du point de vue notamment de ses infrastructures) d’investissements supplémentaires considérables. Plus généralement, le secteur des infrastructures en Afrique devrait pouvoir bénéficier des nouvelles opportunités consécutives à la crise, et cela pour plusieurs raisons. Tout d’abord, la crise a fini de mettre à nu en Afrique les profondes inégalités sociospatiales non seulement en termes d’accès dans les services sociaux (santé, éducation) mais aussi du point de vue des télécommunications (Internet, etc.), des transports, de l’emploi, du logement, etc. Ensuite, la Banque mondiale estime que 20 à 25 millions d’Africains pourraient tomber dans la grande pauvreté à cause de la pandémie : certes il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouvelle réjouissante, mais la réponse des États africains devrait être dès à présent de poser les bases d’une stratégie de priorisation des investissements permettant notamment de garantir l’accès aux services de base aux populations les plus vulnérables. La BAD estime à 80 milliards d’euros le besoin annuel supplémentaire pour les projets d’infrastructures en cette période de crise. Enfin, une grande leçon à tirer de cette crise est que l’Homme doit désormais être au centre des priorités : par conséquent, les économies africaines s’orientent de plus en plus vers le financement des infrastructures dédiées à l’amélioration du bien-être et à la satisfaction des besoins essentiels.

La transition énergétique est-elle prise en compte dans les projets d’infrastructures et comment ?

L’énergie est de loin le plus gros défi infrastructurel de l’Afrique, avec environ 40 % du total des besoins de dépenses qui ont trait à l’énergie. Malgré tout, la part de la population ayant accès à l’électricité y est encore inférieure à 50 %. Une trentaine de pays africains sont ainsi régulièrement confrontés à des pénuries d’électricité et beaucoup payent un prix élevé pour une alimentation électrique de secours. Les 48 pays de l’Afrique subsaharienne (800 millions d’habitants) génèrent plus ou moins la même quantité d’électricité que l’Espagne (45 millions d’habitants). Beaucoup de petits pays ont des systèmes énergétiques nationaux inférieurs à 500 mégawatts. Alors qu’il représentait 16 % de la population mondiale, le continent africain pèse moins de 6 % de la consommation énergétique. Fort heureusement, le continent africain peut compter sur son énorme potentiel en matière d’énergies renouvelables : 325 jours d’ensoleillement intense par an, 15 % du potentiel hydroélectrique mondial, un bon potentiel éolien et géothermique. Ce potentiel explique aussi que la transition énergétique soit de plus en plus prise en compte dans les stratégies de développement des infrastructures en Afrique. Les projets d’infrastructures autour de ces énergies renouvelables produiront en Afrique au moins trois effets positifs : (i) ils contribueront à atténuer les effets du changement climatique (bien que, c’est important de le rappeler, le continent africain ne pèse que 3 % des émissions de gaz à effet de serre), (ii) ils permettront de remédier à l’importante pénurie d’énergie (et donc d’améliorer l’accès à l’énergie), (iii) ils faciliteront le passage au post-Covid, en contribuant à rebâtir en Afrique des économies plus solides, plus résilientes, plus égalitaires. Dans les pays africains, les projets d’infrastructures dédiés à la transition énergétique commencent à se multiplier. Au Maroc, il était prévu de porter à 42 %, au plus tard en 2020, la part des énergies renouvelables dans le bouquet électrique. Dans d’autres pays, tels que le Sénégal, le Ghana, ou l’Afrique du Sud, des infrastructures permettant de produire des énergies renouvelables (centrales solaires photovoltaïques, thermiques ou thermodynamiques) ont été financées, le plus souvent sur le modèle de partenariat public-privé.

Les banques, en tant qu’acteurs clés du financement, ont évidemment un rôle clef à jouer dans la transition énergétique. Chez BGFIBank, parce que nous sommes conscients de notre responsabilité sociale, mais également convaincus du caractère irréversible de la transition énergétique et des opportunités économiques qui découleraient, nous avons déjà entamé l’adaptation de nos politiques d’allocation des ressources ainsi que de nos instruments de financement. Notre prochain plan stratégique, dont j’ai tantôt parlé, visera également à accélérer notre adaptation à la transition énergétique. Cela exigera, entre autres, une expression plus forte de notre responsabilité sociétale ainsi que de notre volonté de contribuer à la préservation de l’environnement. Il s’agit pour nous de garantir une meilleure prise en compte des intérêts de toutes les parties prenantes (y compris les populations potentiellement impactées par la réalisation des infrastructures), une place accrue des considérations environnementale ou de l’adaptation au changement climatique dans nos critères d’analyse et d’évaluation des projets.

Quelle est votre analyse de l’évolution du financement des infrastructures en Afrique ? Comment répondre aux besoins ? Faut-il mobiliser davantage le secteur privé et comment ?

De mon point de vue, les investissements dans les infrastructures resteront pour longtemps encore en Afrique un levier majeur de la croissance et du développement. Trois éléments me paraissent néanmoins essentiels : un financement adéquat, d’excellentes capacités institutionnelles et une bonne attention portée par l’État sur les besoins des citoyens ou des utilisateurs actuels et futurs des infrastructures. Je suis également convaincu que la qualité des infrastructures constitue en Afrique un enjeu fondamental, compte tenu non seulement du déficit infrastructurel ou du des ressources limitées, mais aussi du fait que 40 % des infrastructures en Afrique sont gaspillées. Une infrastructure de qualité doit répondre à cinq critères : (i) l’efficacité économique, (ii) la résilience face aux catastrophes naturelles, (iii) la sécurité, (iv) la durabilité environnementale et sociale, et (v) la contribution à la société et à l’économie. Il est fondamental que les pays africains, d’une part privilégient une approche plus sélective dans le choix et le financement des infrastructures qu’ils réalisent (prioritaires, durables et axées sur le long terme) ; et d’autre part alignent leurs investissements dans ces infrastructures sur les stratégies nationales de développement économique à long terme.

Comme je l’ai tantôt rappelé, aujourd’hui jusqu’à deux tiers du financement des infrastructures (environ 30 milliards de dollars) proviennent de sources nationales, et donc du contribuable africain. Cela signifie que ces derniers participent considérablement au financement des infrastructures. Par conséquent, les ressources complémentaires devront être mobilisées auprès d’autres catégories d’acteurs, parmi lesquels le secteur privé. À ce jour, les capitaux privés ont joué un rôle très limité dans le financement des infrastructures en Afrique. En 2017, les flux privés s’élevaient à 2,6 milliards de dollars, soit seulement 4 % de l’investissement total dans les infrastructures sur le continent. Les investissements dans des projets d’infrastructures publiques à participation privée sont également restés limités.

Pour répondre au défi du financement des infrastructures, une plus grande participation du secteur privé est tout simplement indispensable. Cela nécessitera à la fois une multiplication des espaces de consultations et d’échanges entre le secteur privé et les pouvoirs publics, mais aussi l’amélioration des cadres réglementaires et un environnement plus favorables aux investisseurs privés et institutionnels. Il existe toutefois un préalable : favoriser l’émergence d’un secteur privé fort, impliqué dans les projets nationaux.

Une mission de consultation de la BAD et de ses administrateurs à Dakar, à partir de lundi

La Banque africaine de développement (BAD) organise une mission de consultation de ses administrateurs à Dakar, à partir de lundi, a-t-on appris de ses services.

« Cette mission vise, d’une part, à renforcer la coopération entre la Banque et le gouvernement du Sénégal et, d’autre part, à évaluer le portefeuille et les engagements de la Banque dans le pays et constater, sur le terrain, l’état d’avancement de différents projets qu’elle finance’’, précisent-ils.

Dans ce cadre, une réunion est prévue avec le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, et son collègue Abdoulaye Daouda Diallo (Finances et du Budget), ainsi que le représentant de la BAD au Sénégal et son adjoint.
Des rencontres sont également prévues avec plusieurs autres ministres (Agriculture et de Equipement rural, Infrastructures terrestres et Désenclavement, Tourisme et Transports aériens, Développement communautaire, Pétrole et Energies), selon un communiqué.
Les administrateurs de la BAD visiteront par ailleurs l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD) et les réalisations du projet de renforcement de la résilience au Sahel (P2RS) dans la région de Fatick.
Ils rencontreront aussi les partenaires de la BAD au Sénégal, ainsi que des représentants du secteur privé et de la société civile.
Une conférence de presse est prévue à l’issue de cette mission, indique le communiqué. Il rappelle que « la BAD, partenaire du Sénégal depuis 1972, a financé jusqu’à ce jour, 114 opérations pour un montant cumulé d’environ 3,15 milliards de dollars américains (1 878 milliards de FCFA) ».
Les engagements en cours s’élèvent à environ 2 milliards de dollars (1 187 milliards de FCFA) et sont composés de projets du secteur public, d’opérations du secteur privé et d’une garantie partielle de crédit pour la couverture du risque de change toujours, selon la même source.

Accord budgétaire de 40,9 milliards FCFA signé pour le Sénégal

Ce lundi à Abidjan, un accord d’appui budgétaire de 40,9 milliards de FCFA, a été signé entre le ministre sénégalais de l’économie, du plan et de la Coopération, Amadou Hott et le directeur général adjoint de la Banque Africaine de développement (BAD). Cet accord a été fait dans le cadre du programme d’appui à la mobilisation des ressources et à l’efficacité des réformes stratégiques du Plan Sénégal émergent (PSE) phase 1 (PAMER-I).
Ce programme est la première phase d’une série de trois opérations, constituant un appui budgétaire programmatique qui couvre les exercices budgétaires de 2019, 2020 et 2021, note la source.
Elle ajoute que le PAMRER-I présente le cadre pluriannuel du programme et prévoit une liste de réformes considérées comme des déclencheurs indicatifs pour la seconde phase (PAMRER-II) et la troisième phase (PAMRER-III).
Cet important programme est aligné sur le Plan Sénégal émergent (2014-2035) et à son plan d’action prioritaire II (2019-2023), apprend-on.
Selon les agents du ministère, « le PAMRER-I permettra une amélioration de l’administration de l’impôt mesuré par le score Doing Business passant de 48,08 points en 2018 à 50 points en 2022, un élargissement de l’assiette fiscale mesuré par une pression fiscale passant de 15,3% du PIB en 2018 à 20% en 2023 ».
Il s’agira aussi d’aider au « renforcement de l’attractivité du pays comme destination d’investissement mesuré par une hausse des Investissements Directs Etrangers (IDE) de 3% du PIB en 2018 à 6% en 2022

14 milliards de FCFA investis en six ans par le PASA à Kaffrine (coordonateur)

Journaldusenegal avec APS_

Témégne (Kaffrine), 15 octobre– Au total, 14 milliards de francs Cfa ont été investis en six ans à Kaffrine (cenre) dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’appui à la sécurité alimentaire dans les régions de Louga, Maram et Kaffrine (PASA-Loumakaf), a révélé Moustapha Diao, son coordonnateur.

‘’Le financement total du projet était de l’ordre de 25 milliards de francs. A Kaffrine, nous avons depuis 2014 investi 14 milliards de francs’’, a-t-il expliqué à l’issue d’une visite de terrain d’une équipe de la Banque africaine de développement.

‘’Ces 14 milliards de frs CFA constituent un investissement réalisé dans le cadre d’aménagements de bas-fonds, de fermes agricoles, de bergeries, de poulaillers, de parcs de vaccination et de forages’’, a indiqué Dr Diao aux membres de la mission de la BAD. Le coordonnateur du projet et sa délégation ont tour à tours visité la bergerie de Gnilane Faye à Sikilo (département de Kaffrine), le bas-fond du village de Malém Thieurigne (Malém Hodar) et la ferme agricole de Témégne (Malém Hodar).

‘’Dans la région de Kaffrine, nous avons doublé l’objectif qui était assigné. On nous avait demandé de réaliser 18 fermes agricoles et, aujourd’hui nous en sommes à 25 ’’, s’est par exemple félicité le coordonnateur du PASA. Il en est de même pour les bergeries à travers la mise en place de 101 pour un objectif de départ de 100 entre la région de Kaffrine et la zone sylvopastorale, a-t-il ajouté. Il a assuré que 10.000 producteurs de la région de Kaffrine avaient été enrôlés par le PASA pour bénéficier de la Couverture maladie universelle. ‘’Dans le cadre de la sécurité alimentaire, nous avons permis aux producteurs d’accéder à la nourriture de qualité’’, a-t-il fait savoir en insistant également sur le fait que 15 000 ménages, représentant 150 000 personnes, avaient bénéficié des retombées du projet.

‘’Nous avions voulu réduire la pauvreté pour que les gens mangent mieux, s’habillent mieux, se logent mieux, et se soignent mieux. Nous avons réussi nos objectifs. Nous sommes en train de participer à la construction de l’économie sénégalaise’’, s’est-il réjoui.

Moustapha Diao a fait remarquer que 400 000 tonnes de riz avaient été produites dans les régions ciblées dans la mise en œuvre du projet. ‘’Le projet PASA a permis de dynamiser les pôles de développement avec les bas-fonds, à travers les initiatives d’appui aux activités génératrices de revenus et avec les fermes agricoles’’, a de son côté réagi Xavier Boulanger, mandataire de la BAD et expert en développement rural.  ‘’Beaucoup de choses ont été faites par le projet. Nous sommes satisfaits des résultats. Le projet a permis de stabiliser les gens dans leur zone d’intervention’’, a-t-il apprécié, espérant des financements pour une seconde phase de ce projet.

Le projet PASA-Loumakaf, qui a démarré en mars 2014, sera clôturé le 31 décembre 2019.

15 Milliards FCFA de financement de la BAD à la BNDE !

 Le Conseil d’administration de la Banque africaine de développement a accordé, mardi, une ligne de crédit de 22,5 millions d’euros à la Banque nationale pour le développement économique (BNDE) du Sénégal, indique un communiqué de presse.
Cette enveloppe est formée de 15 millions de ressources de la Banque et 7,5 millions de ressources de Africa Growing Together Fund (AGTF : Fonds de cofinancement Banque africaine de développement et Banque Populaire de Chine).
Selon le communiqué, ‘’la ligne de crédit (LDC) sollicitée a notamment pour objectif de financer une dizaine de petites et moyennes entreprises (PME) dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’aviculture et de l’agro-industrie’’.
Cet appui permettra également de ‘’soutenir la BNDE dans le renforcement des capacités de ses agents de crédit du secteur agricole, la gestion des risques, la gestion de projets, les systèmes de gestion environnementale et sociale ainsi que la gestion des résultats en matière de développement’’.
‘’Ce financement a pour objectif, de créer plus de 1 000 emplois directs en zones rurales, essentiellement pour des jeunes. Il participera également à promouvoir l’autonomie des femmes. Dans cette optique, la LDC contribuera à déverrouiller l’accès aux financements pour les populations les plus vulnérables, favorisant ainsi la création de richesses et d’emplois locaux, indispensables pour faire reculer la pauvreté et l’exode des populations rurales’’, explique encore le communiqué.
Il ajoute que ‘’ce projet, en complément de l’intervention de la BAD et des autres bailleurs dans la chaîne de valeur agricole au Sénégal, devrait contribuer à réduire les importations de denrées alimentaires et participer à l’atteinte des objectifs de développement du plan Sénégal émergent’’.
La coopération entre le Sénégal et la Banque africaine de développement remonte à 1972.
Depuis cette époque, la Banque a financé 66 projets nationaux dans plusieurs secteurs avec un investissement total d’environ 532 milliards de Francs CFA.

Les projets d’infrastructure représentent 39,4 pour cent de l’investissement de la Banque dans ce pays, contre 21,3 pour cent dans le secteur social et 18,7 pour cent dans les projets ruraux. Dans le secteur privé, la Banque a financé quelque quatre opérations pour un montant de 248 millions de dollars.

La DER reçoit 2 milliards de FCFA de la BAD pour revitaliser la filière sel

 La Délégation générale à l’entreprenariat rapide pour les jeunes et les femmes (DER) a obtenu auprès de la Banque africaine de développement (BAD) un financement de deux milliards de francs CFA destiné à « revitaliser » la filière sel dans le Sine Saloum, a révélé, jeudi, Pape Amadou Sarr.
« Nous avons sécurisé avec la BAD un financement de 2 milliards de francs CFA, pour revitaliser la filière sel, augmenter la production de sel pour la consommation locale mais aussi pour l’exportation du sel vers le Mali et le Burkina », a déclaré le responsable de la DER.
Il s’entretenait avec des journalistes au terme d’un Comité régional de développement axé sur le bilan de la DER dans la région de Fatick en 2018, et la nouvelle plateforme de dépôt et des financements des activités en 2019.
Selon lui, « revitaliser cette filière sel, c’est financer les coopératives, la production, la transformation et éventuellement la mise en place d’une unité d’industrielle de production dans la région naturelle du Sine Saloum ».
En présence des autorités administratives de la région, il a précisé que l’implantation exacte de cette unité industrielle de transformation, dont le projet va démarrer dès le 1er octobre 2019, n’est pas encore identifiée entre les régions de Fatick et Kaolack.
Il a rappelé que le sel a un potentiel important dans la région du Sine Saloum.
Le Délégué général a par ailleurs tiré un bilan « satisfaisant » des financements alloués en 2018 à des acteurs économiques de la région de Fatick.
« Nous avons pu financer en moins de huit mois un montant d’un milliard 100 millions francs CFA, soit plus de 50% de jeunes et 70% de femmes », a-t-il indiqué, rappelant, que « l’enveloppe initialement prévue pour la région était fixée à 778 millions de francs CFA avant de passer à un milliard 100 millions de francs CFA ».
« Aujourd’hui, a-t-il indiqué, le taux de remboursement des prêts octroyés dans la région grâce à cette enveloppe se situe à 35% contre une moyenne nationale de 60% ».
« Au niveau national, a-t-il précisé, le taux de recouvrement se situe à 60%, et nous espérons, d’ici le mois de décembre 2019, que le travail de sensibilisation, d’information et de communication de proximité que nous sommes en train de faire, puisse obliger les jeunes à payer leurs crédits. »
« Le travail des Comités départementaux que nous allons installer autour des préfets, des chefs de services départementaux, va nous aider à sensibiliser les jeunes pour le remboursement », a-t-il dit, rappelant qu’ »un prêt, c’est à rembourser, ce n’est pas des subventions ni des dons ».

Sommet du G7 : un fonds de 251 millions de dollars pour l’entrepreneuriat féminin en Afrique

Cette somme représentant un prêt accordé à la Bad par les dirigeants du G7 vise la réduction du déficit de financement estimé à 42 milliards de dollars entre les femmes et les hommes entrepreneurs sur le continent.

Les 251 millions de dollars vont permettre de soutenir l’initiative Action positive pour le financement en faveur des femmes en Afrique (Afawa), portée par la Banque africaine de développement (Bad).

L’annonce a été faite par Akinwumi Adesina, président de la Bad, lors du sommet du G7 qui s’est tenu du 24 au 26 août, à Biarritz, dans le Sud-Ouest de la France.

Cette rencontre qui a réuni les chefs d’État de sept des plus grandes puissances économiques mondiales (États-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Japon, Canada) était consacrée à la lutte contre les inégalités.

L’Afawa ancée en 2016, a pour objectif de débloquer l’accès au financement pour les femmes entrepreneuses, et établir un mécanisme d’autonomisation économique. Cette résolution a été adoptée lors du Sommet des chefs d’État de l’Union africaine en janvier 2015, et la Bad a été chargée de sa mise en œuvre.

«C’est un grand jour pour les femmes en Afrique. Investir dans l’entrepreneuriat féminin en Afrique est un investissement fort de sens car les femmes ne sont pas seulement l’avenir de l’Afrique, elles sont le présent de l’Afrique», a ponctué a le président de la Bad, Akinwumi Adesina

Cet apport est d’autant plus important que les femmes détiennent plus de 30 % des PME en Afrique aujourd’hui « mais il existe un déficit de financement de 42 milliards de dollars entre les femmes et les hommes entrepreneurs. Ce déficit doit être comblé, et vite», a souligné Akinwumi Adesina, pour qui les choses doivent changer.

Macky Sall à Johannesburg

A l’invitation de son homologue sud-africain, le Président Cyril Ramaphosa, il va participer au Forum pour l’investissement qui se tiendra vendredi prochain

Le chef de l’Etat Macky Sall quitte Dakar ce mercredi pour Johannesburg (Afrique du Sud), où il prendra part au Forum pour l’investissement en Afrique, prévu jusqu’à vendredi, annonce la présidence sénégalaise.

« A l’invitation de son homologue sud-africain, le Président Cyril Ramaphosa », Macky Sall « quitte Dakar ce mercredi 7 novembre en fin de matinée pour prendre part au Forum pour l’investissement en Afrique qui se tient à Johannesburg du 7 au 9 », peut-on lire dans un communiqué reçu du palais.

Le Forum pour l’investissement en Afrique, organisé sous l’égide de la Banque africaine de développement (BAD), « vise à mobiliser le secteur privé africain et international pour accroître les investissements sur le continent en vue d’accélérer le processus de développement de l’Afrique », selon le communiqué.

Il signale que le chef de l’Etat « sera de retour à Dakar le vendredi 9 novembre ».