La mémoire de Badara Mamaya Sène saluée à travers le monde

L’ancien arbitre sénégalais, Badara Mamaya Sène, décédé lundi à Rufisque continue de recevoir les hommages du monde du football pour son œuvre sur le terrain mais aussi à travers la formation, a constaté l’APS.

Mardi, le président Gianni Infantino a adressé une lettre de condoléances à la Fédération sénégalaise de football (FSF) via son président, Augustin Senghor.

’’En tant que Membre de la Commission des arbitres de la FIFA de 2002 à 2017, vice-président de la Commission des arbitres de la CAF entre 2002 et 2017, ancien instructeur d’arbitres de la CAF et de la FIFA, ancien directeur du département des arbitres de votre fédération, Badara a contribué au développement du football au Sénégal, en Afrique et dans le monde’’, a témoigné Gianni Infantino.

’’Nom important de l’arbitrage africain, son héritage et ses réalisations, sur et en dehors du terrain ne seront pas oubliés’’, ajoute le président de l’instance dirigeante du football mondial.

Lundi déjà, à travers un Tweet, le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad, a salué l’œuvre de l’arbitre de la finale de la CAN 1992 à Dakar.

’’Il a beaucoup œuvré pour le développement du football en Afrique’’, a rappelé le président de l’instance dirigeante du football au sujet du défunt, qui a pris part à trois éditions de la Coupe d’Afrique des nations (1988,1990 et 1992) avant de se reconvertir en formateur avec son statut d’inspecteur des arbitres de la CAF et de la FIFA.

Dans la presse sportive africaine, le décès de l’ancien président de l’Association nationale des arbitres du football du Sénégal (ANAFS), inhumé dans la ville dont il a été le maire de 2009 à 2014, a fait l’objet de plusieurs articles et de la ‘’Une’’ du quotidien béninois ‘’Le Pays émergent’’.

Dans ce pays ouest-africain où le défunt compte beaucoup de proches dont l’ancien président de la Fédération béninoise de football, Anjorin Moucharafou, ancien membre du Comité exécutif de la CAF, une cérémonie de lecture du Saint Coran est prévue lundi.

Dans les hommages, le président Moucharafou se rappelle que le défunt ‘’a été et restera un compagnon fidèle au président Issa Hayatou’’, alors que Bruno Arthur Didavi retient de Badara Mamaya Sène quelqu’un qui a ‘’beaucoup contribué à la formation des plus grands arbitres africains’’.

Badara Mamaya Sène, un des bâtisseurs du football sénégalais (Témoignage)

L’ancien arbitre international sénégalais Badara Mamaya Sène, décédé ce lundi à Rufisque, est présenté comme faisant partie des bâtisseurs du football national, ont témoigné plusieurs personnalités du sport dont le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), Augustin Senghor.
« Badara (Mamaya Sène) faisait partie des instances et il a su élever le niveau de l’arbitrage sénégalais comme nul autre pareil et à un certain moment, grâce à lui, notre arbitrage avait dépassé tous les autres segments de notre football« , a rappelé le président de la FSF, parlant d’une très grande tristesse en ce début de semaine.
D’une manière générale, il a été de tous les combats pour pousser le football sénégalais à émarger au côté des meilleurs et l’une de ses grandes satisfactions a été certainement la présence d’un trio d’arbitres sénégalais à la Coupe du monde 2018 en Russie, a ajouté M. Senghor.
« Pour l’ensemble du football, il a su être cet exemple d’exigence, de loyauté, de générosité et de franchise« , a-t-il dit, indiquant que cette année 2020 est particulièrement difficile pour la famille du football national.
« On avait pleuré Pape Diouf, il y a eu le rappel à Dieu d’Amadou François Guèye, un compagnon fidèle du défunt et en ce début semaine, voilà que c’est le président Mamaya qui s’en est allé », a rappelé le président Senghor.
Malang Diédhiou qui figure parmi le trio d’arbitres sénégalais présents en Russie au Mondial 2018, dit n’avoir pas les mots pour parler du défunt. Selon lui, Badara Mamaya Sène « a révolutionné l’arbitrage sénégalais« .
« C’est le premier arbitre sénégalais à officier une finale de CAN en 1992« , a rappelé Diédhiou, ajoutant qu’en tant que dirigeant, il a instauré les règles et les exigences internationales sur le plan local.
« Pour les tests physiques, au niveau africain, les gens s’arrêtaient à 12 tours mais au Sénégal, il avait porté à 14 tours de terrains pour que nous soyons prêts« , a-t-il fait savoir. Il a rappelé que Badara Mamaya Sène a mis en place le trio qu’il a composé avec Djibril Camara et El Hadj Malick Samba depuis 2014.
« Il voulait que ses arbitres soient les premiers partout« , a-t-il témoigné, évoquant l’exigence du défunt qui a été par ailleurs été maire de Rufisque de 2009 à 2014.
Grâce à M. Sène, ancien vice-président de la Commission d’arbitrage de la Confédération africaine de football (CAF), l’arbitrage africain a fait de grandes avancées, a-t-il noté.
« Badara Mamaya Sène ne ménageait aucun effort pour voir l’arbitrage sénégalais et africain briller au sommet du football mondial », a-t-il dit, parlant de grande générosité de l’ancien vice-président de la Commission de l’arbitrage africain jusqu’en 2017.
Mamadou Gaye, journaliste ivoirien, chroniqueur à la chaîne sud-africaine, SuperSport, a souligné pour sa part le courage et la loyauté de Badara Mamaya Sène.
« Nous l’avons vu au côté du président Issa Hayatou et il lui est resté fidèle jusqu’à son rappel à Dieu« , a-t-il fait remarquer.
« Au moment où des gens encore plus proches du président Hayatou ont tourné casaque, lui est demeuré fidèle jusqu’à son dernier souffle« , a-t-il rappelé, soulignant que c’est une leçon qu’il laisse aux footballeurs et dirigeants africains.
« Mais aussi au monde du sport où les amitiés sont devenues de circonstance« , a-t-il insisté.
Parlant de Badara Mamaya Sène, Mamadou Koumé, ancien directeur général de l’Agence de presse sénégalaise (APS), a rappelé son grand courage.
« Et aussi un homme fidèle en amitié et très généreux qui était très disponible pour ses concitoyens notamment à l’étranger« , a-t-il dit.
« C’est une perte cruelle pour le football sénégalais. C’était un homme très écouté et très estimé, un homme d’influence pour le football national », a-t-il synthétisé.
Mamadou Joe Samba, employé de la FSF, a rappelé qu’il était aux petits soins pour tout le monde, parlant de son cas personnel quand il devait s’inscrire pour les cours de Management de la FIFA.
« Il a pris en charge une partie des frais pour que je puisse faire mes cours », a témoigné M. Samba, indiquant que beaucoup de gens peuvent parler de la générosité de cet homme.