Le président de l’association des guides touristiques de la région de Saint-Louis, Amadou Diop, plaide pour une application de la réglementation régissant ce secteur dans lequel les professionnels sont selon lui laissés en rade de plus en plus.
« Nous avons échangé avec les autorités locales de la ville de Saint-Louis, afin de réguler le métier de guide touristique’’ dans cette ville « où aujourd’hui, l’on constate que des non-professionnels officient comme guides et même des cochers conducteurs de calèches guident les touristes au niveau des parcs et autres lieux du patrimoine touristique », déplore-t-il dans un entretien avec l’APS.
Cela fait que « malheureusement », plusieurs guides touristiques officiant à Saint-Louis « ne travaillent plus correctement, car aujourd’hui, ce corps de métier est en rade et délaissé ».
A en croire Amadou Diop, dans plusieurs autres régions du Sénégal, « c’est le même scenario, les guides professionnels sont laissés en rade. Il faut que cela s’arrête, si l’on veut promouvoir le secteur du tourisme, qui est un poumon de l’économie sénégalaise ».
Aussi a-t-il plaidé pour l’application de la réglementation régissant le métier de guide touristique, un corps de métier dont les membres sont traditionnellement « biens formés à l’interprétation du patrimoine » de la ville de Saint-Louis, classée patrimoine mondial par l’UNESCO.
« La réglementation est là, mais rien n’est fait à ce niveau, on note un laisser-aller. L’association (des guides touristiques) se bat tous les jours, pour éradiquer le phénomène qui gangrène le secteur du tourisme, car même les hôteliers et les agences de voyages ne jouent plus leur rôle, pour mettre les guides professionnels au-devant de la scène, afin de conduire les touristes vers les parcs et autres sites du patrimoine », ajoute-t-il.
Il arrive que certains hôteliers et agences se réfèrent à des « non professionnels, aux antiquaires et autres, pour faire le travail de guide. Cela est déplorable pour l’image du tourisme sénégalais », relève Amadou Diop.
M. Diop, évoquant l’accident intervenu lundi à l’îlot Sarpant, au large de Dakar, où le chavirement d’une pirogue a fait 4 morts, note que le ministère du Tourisme doit travailler de concert avec celui en charge de l’Environnement, « afin que l’on puisse éviter ces dangers, en mettant les guides touristiques professionnels à leur place ».
Il assure qu’un guide professionnel « bien formé ne s’aventure jamais à guider des touristes et visiteurs vers des zones sans au préalable prendre la précaution qui sied », à savoir « d’abord suivre les alertes météo, mais également prendre toutes les dispositions réglementaires, afin que le touriste trouve toute l’attention nécessaire pour son loisir et ses découvertes, avec sécurité ».
Parlant de l’ouverture de la prochaine saison touristique prévue « d’ici le mois d’octobre », il estime que « les guides touristiques ne ressentent pas leur implication ». Malgré tout, ajoute-t-il, « les guides sont un maillon important du secteur touristique, voire même les ambassades, car ils font découvrir aux personnes venues d’autres continents, la vitrine et le patrimoine du Sénégal ».
Il ajoute toutefois que l’association nationale des guides touristiques est appelée à faire sa part de travail, pour que les autorités de leur côté « puissent apporter leur assistance aux guides, afin que dès l’ouverture de la saison, ils puissent jouer leur rôle pour la promotion du tourisme au Sénégal ».
« Le tourisme à Saint-Louis doit être développé, car c’est une région pleine de potentialités, mais malheureusement, ça traine dans le milieu et la vieille ville ne bénéficie pas de tous ces atouts et potentialités touristiques’’, ce qui fait que les retombées de l’économie touristique ne profitent pas comme il faut aux populations, a-t-il conclu.