Sénégal : Lamine Diack a rendu l’âme

Lamine Diack, ancien patron de l’athlétisme mondial condamné l’an dernier pour corruption, est mort vendredi 3 décembre à son domicile au Sénégal, a déclaré son fils. Lamine Diack a dirigé la Fédération internationale d’athlétisme entre 1999 et 2015.

Diack était retourné au Sénégal en mai, pour la première fois depuis sa mise en examen en 2015. Il avait été retenu en France pendant des années en raison d’une affaire de corruption présumée autour du dopage en Russie.

Condamné en septembre 2020

Il avait été condamné le 16 septembre 2020 à Paris, notamment pour avoir caché des cas de dopage en Russie ou retardé des sanctions contre des athlètes russes dopés en échange de financements et pour favoriser des négociations de sponsoring et de diffusion avec la Russie. Son fils Papa Massata, ex-conseiller marketing de l’Association internationale des fédérations d’athlétisme (ou IAAF, pour International Association of Athletics Federations, en anglais), a lui aussi été jugé à Paris pour corruption et blanchiment en bande organisée dans cette affaire.

Le clan Diack était accusé d’avoir retardé des sanctions disciplinaires contre des athlètes russes soupçonnés de dopage en échange du renouvellement des contrats de sponsoring et de diffusion télévisuelle en vue des Mondiaux 2013 à Moscou et de fonds du pouvoir russe pour financer l’opposition au sortant Abdoulaye Wade lors de la présidentielle 2012 au Sénégal, remportée par Macky Sall.

JO de Rio, de Tokyo et des Mondiaux d’athlétisme 2017

Sa mise en examen dans une autre affaire, encore non jugée, l’avait empêché de rentrer au Sénégal. Il s’était vu confisquer son passeport dans le cadre du contrôle judiciaire imposé par les juges.

Dans ce second dossier, M. Diack avait été mis en examen le 27 mars 2019, toujours pour corruption, dans le cadre des attributions des JO 2016 à Rio et 2020 à Tokyo, mais aussi dans les processus d’attribution des Mondiaux d’athlétisme de Pékin en 2015, puis des Mondiaux 2017 et 2019, pour lesquels le Qatar était candidat.

La juge chargée des investigations avait, avant son retour au Sénégal en mai, levé son interdiction de quitter le territoire français contre le versement d’une caution de 500 000 euros correspondant à l’amende encourue, et à condition qu’il continue de répondre aux convocations judiciaires.

Un club de football sénégalais réputé, le Jaraaf de Dakar (1re Division), a vendu une partie de son patrimoine foncier pour payer la caution. M. Diack a été à deux reprises président du Jaraaf, dans les années 1970 et 2000.

Sauteur en longueur sous le maillot de l’équipe de France, puis joueur de football – sa passion – et directeur technique national de l’équipe du Sénégal après l’indépendance, en 1960 (entre 1964 et 1968), Lamine Diack a été maire de Dakar de 1978 à 1980 et député à l’Assemblée nationale du Sénégal de 1978 à 1993.

Le collectif Lamine Diack appelle à une levée de fonds pour payer sa caution

Le Collectif Lamine Diack (CLD) appelle le président de la République et toutes les bonnes volontés à soutenir la levée de fonds destinés à payer la caution de l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme qui est assigné à résidence en France, depuis le 1er novembre 2015.
Selon un communiqué reçu par l’APS, le Collectif Lamine Diack a été informé par une source proche de la levée de l’interdiction de sortie du territoire français de M. Diack le 30 décembre dernier conditionnée par une caution de 327 millions de francs.
« Le Collectif en appelle à tous, en premier au président de la République son Excellence Macky Sall et à tous les Sénégalais sensibles au sort injuste enduré par M. Diack à soutenir l’initiative qui consiste à rassembler la caution », indique le texte.
Le Collectif, en ce qui le concerne, dit mobiliser ses adhérents et « invite ses amis [à] en faire de même pour un rapide retour au Sénégal du président Diack ».
Ancien président de l’IAAF de 1999 à 2015, Lamine Diack a été condamné en septembre dernier par les autorités judiciaires françaises. Reconnu coupable de corruption, il a écopé d’une peine de 4 ans de prison, dont 2 avec sursis.
Le Sénégalais, 87 ans, « était accusé de corruption et de blanchiment d’argent liés au scandale du dopage en Russie ».

Macky Sall sur les accusations contre Massata Diack: « La justice sénégalaise ira jusqu’au bout… »

La justice sénégalaise ‘’ira jusqu’au bout’’, dans l’affaire de corruption dans laquelle est cité Papa Massata Diack, en lien avec le procès de son père, Lamine Diack, l’ex-patron sénégalais de l’athlétisme mondial accusé d’avoir couvert des faits de dopage au profit d’athlètes russes, en échange de contrats de sponsoring, assure le garde des Sceaux, Malick Sall.
Le procès de Lamine Diack, ancien maire de Dakar et président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), de 1999 à 2015, s’est ouvert le 8 juin dernier devant le tribunal correctionnel de Paris.
L’ancien patron sénégalais de l’IAAF est accusé d’avoir conclu en 2011 un accord avec Valentin Balakhnitchev, alors président de la Fédération russe d’athlétisme et trésorier de l’IAAF : retarder les sanctions contre des athlètes en contrepartie d’une entente avec des sociétés russes, sur des contrats de sponsoring et de diffusion des Mondiaux d’athlétisme.
Ces athlètes, au nombre de 23, étaient soupçonnés de dopage, alors que se profilaient les JO de 2012 et les Mondiaux d’athlétisme de 2013 à Moscou, dans un contexte où l’IAAF, quant à elle, manquait d’argent.
Le dirigeant sénégalais est poursuivi pour corruption active et passive, abus de confiance et blanchiment en bande organisée. Ses avocats rejettent toutes les charges portées contre lui.
L’affaire vise également son fils Papa Massata Diack, alors conseiller marketing de l’IAAF, que les enquêteurs accusent d’avoir joué un ‘’rôle central’’ dans ce système de corruption, aidé par l’avocat Habib Cissé, ex-conseiller de Lamine Diack.
Papa Massata Diack sera jugé en son absence, tout comme Valentin Balakhnitchev et Alexeï Melnikov, un ancien entraîneur russe.
Selon le ministre sénégalais de la Justice, la loi sénégalaise n’autorise pas l’extradition de Papa Massata Diack pour qu’il soit jugé en France. Mais il promet que ‘’la justice sénégalaise ira jusqu’au bout dans cette affaire’’.
‘’Ce que le juge français a demandé, le juge sénégalais l’a fait. L’enquête a été faite. Les rapports ont été transmis par les juges sénégalais aux juges français’’, a déclaré Malick Sall au cours de l’émission ‘’Jury du dimanche’’, sur Iradio (privée).
Papa Massata Diack ‘’peut être jugé à Paris par défaut’’, et ‘’les juges sénégalais aussi feront leur travail’’, a insisté le garde des Sceaux, ministre de la Justice.
L’ancien responsable marketing de l’IAAF est visé par deux procédures judiciaires de la justice sénégalaise.
Pour l’affaire dans laquelle son père est jugé devant la 32e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, une commission rogatoire avait été envoyée aux juges sénégalais par leurs homologues français.

Lamine Diack devant la justice française

Lamine Diack, l’ancien président de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF), accusé de « corruption, blanchiment en bande organisée et abus de confiance », comparait à partir de ce lundi devant la justice française.
Le président de l’IAAF de 1999 à 2015 est accusé d’avoir étouffé des cas de dopage dans l’athlétisme russe en échange de pots de vins estimés par des juges à 3,45 millions d’euros, selon le quotidien français Le Monde.
Selon le même journal, il est aussi reproché à Lamine Diack « en marge de contrat de sponsoring d’avoir détourné de l’argent de la Fédération qu’il dirigeait à son profit et à celui de son fils, Papa Massata Diack, ex consultant marketing ».
Le média français indique que Lamine Diack a reconnu que des sanctions contre des athlètes russes avaient été échelonnés permettant à plusieurs d’entre eux de participer par exemple aux Jeux olympiques de Londres en 2012 et « l’objectif était notamment de favoriser les négociations de droits télé et avec les sponsors en vue des Mondiaux d’athlétisme en août 2013 à Moscou ».
Prévu initialement en janvier dernier, le procès a démarré ce lundi devant la 32-ème chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris.
Les avocats de Papa Massata Diack ont demandé un nouveau report, ne pouvant pas se déplacer en France avec la fermeture des frontières due à la pandémie de Covid-19.
Outre l’ancien président de l’IAAF et l’ancien Consultant marketing de l’instance dirigeante de l’athlétisme mondial, le tribunal doit entendre les Russes Valentin Balakhnichev, ancien Trésorier général de l’IAAF et l’ex entraîneur russe Alexei Melnikov.
Dans les rang des prévenus, il y a aussi le Français Gabriel Dolé, ex responsable de l’antidopage de l’IAAF qui a reconnu « avoir participé à ce qu’il a qualifié de passivité permanente », Habib Cissé conseiller juridique personnel de Lamine Diack.
L’IAAF devenue World Athletics en octobre 2019 sous la présidence de l’Anglais Sebastien Coe qui a succédé à Lamine Diack en 2015, l’AMA (Agence mondiale d’anti dopage) et le CIO (Comité internationale olympique) et les anciennes athlètes Hind Dehiba et Christelle Daunay se sont portés partie civile dans cette affaire, rapporte le quotidien sportif français dans son édition de ce lundi.

Le président Lamine Diack encore mis en examen

L’ex-patron de l’athlétisme mondial, Lamine Diack, déjà mis en examen dans l’enquête en France sur un système de corruption pour couvrir des cas de dopage en Russie, est désormais poursuivi pour avoir fait profiter son fils de fonds issus des droits TV et des sponsors, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Trois ans après des premières accusations de « corruption », l’ancien président de l’IAAF, la fédération internationale d’athlétisme, de 1999 à 2015, le Sénégalais Lamine Diack, 85 ans, a été de nouveau mis en examen le 26 juin à Paris pour des soupçons d’ »abus de confiance », selon deux sources proches du dossier. Contactés, ses avocats n’ont pas répondu.

La justice française lui reproche d’avoir permis à l’un de ses fils, Papa Massata Diack, « de s’approprier des recettes de la fédération internationale provenant de sponsors », tels que la banque d’Etat russe VTB, le géant coréen Samsung, la société chinoise Sinopec, Abu Dhabi Cooperation ou la télévision chinoise CCTV.

Une vaste enquête sur un système de corruption
Ces nouveaux soupçons ont été révélés grâce à la coopération de l’IAAF qui avait interpellé la justice en juillet 2017 sur les conditions douteuses de contrats de droits télévisés et de sponsoring, passés de 2008 à 2015, entre la fédération et le géant japonais de la publicité Dentsu, chargé de commercialiser les droits. Papa Massata Diack, puissant conseiller marketing de la fédération, y figurait en première ligne.

Depuis octobre 2015, trois juges d’instruction financiers mènent une vaste enquête sur un système de corruption présumée pour étouffer des cas de dopage en Russie et pour faciliter des négociations avec des sponsors et des diffuseurs russes, avant les JO de Londres 2012 et les Mondiaux d’athlétisme à Moscou en 2013. La justice française, compétente parce que des fonds ont pu être blanchis sur son territoire, avait été saisie par l’Agence mondiale antidopage (AMA).

Lamine Diack, qui a cédé la présidence de l’IAAF à l’été 2015 au Britannique Sebastian Coe, est mis en examen pour « corruption passive » au côté de son conseiller de l’époque Habib Cissé et de l’ancien chef de l’antidopage de l’IAAF, Gabriel Dollé. Depuis Dakar où il est installé, Papa Massata Diack, visé par un mandat d’arrêt, a toujours refusé de répondre à la justice française.

Dans un autre volet, le père et le fils Diack sont aussi dans le viseur d’une enquête en France et au Brésil sur fond d’achats de voix présumés en marge de l’attribution des Jeux Olympiques de Rio de 2016. La justice française enquête aussi sur l’attribution des JO à Tokyo en 2020.