Sénégal-législatives : vers la publication des résultats

Les leaders des deux coalitions qui ont fait alliance se sont donc réunis mercredi 10 août pour annoncer qu’ils n’avaient finalement déposé aucun recours.

 

Au Sénégal, le Conseil constitutionnel devrait bientôt proclamer les résultats définitifs des élections législatives du 31 juillet dernier. Selon les résultats provisoires, la coalition présidentielle a obtenu 82 sièges, suivie de très près par l’inter-coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi – Wallu Sénégal avec 80 sièges – ne permettant à aucune d’entre elles d’assurer une majorité. Les leaders des deux coalitions qui ont fait alliance se sont donc réunis mercredi 10 août pour annoncer qu’ils n’avaient finalement déposé aucun recours.

Les chiffres des résultats provisoires donnés par la commission nationale de recensement des votes sont erronés, ont répété les dirigeants de l’inter-coalition de l’opposition.

Déthié Fall, mandataire national de Yewwi Askan Wi, annonce qu’aucun recours n’a finalement été déposé au niveau du Conseil constitutionnel. « Ce n’est pas au niveau du Conseil constitutionnel que ces trois députés vont nous être restitués », dit-il.

L’inter-coalition a aussi annoncé qu’elle ne participera pas à l’élection des membres du Haut conseil des collectivités territoriales, prévu le 4 septembre prochain.

Cheikh Tidiane Dièye, de Yewwi Askan Wi, en explique les raisons : « Dans le programme de législatures, il a été mentionné clairement que si nous sommes majoritaires à l’Assemblée nationale, nous procéderions à la dissolution du HCCT. La coalition Yewwi – Wallu ne boycotte pas une élection mais veut rester constante dans sa démarche. »

Les leaders en ont aussi profité pour proposer aux trois députés issus des petites coalitions mais aussi aux députés de la coalition présidentielle Benno Bokk Yaakar, de les rejoindre afin de former une majorité à l’Assemblée nationale.

Sénégal-législatives : les résultats en attente

Alors que le pouvoir comme l’opposition continuent de revendiquer la victoire, le score semble très serré pour déterminer quelle coalition aura la majorité à l’Assemblée nationale.

 

Nouvelle joute verbale à la veille de la proclamation des résultats officiels des élections législatives de dimanche dernier, qui est prévue ce jeudi après-midi à 17h (TU) au palais de justice de Dakar. Alors que le pouvoir comme l’opposition continuent de revendiquer la victoire, le score semble très serré pour déterminer quelle coalition aura la majorité à l’Assemblée nationale.

La suspension de la publication des résultats, prévue dans l’après-midi, c’est ce qu’a demandé Déthié Fall, l’un des leaders de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi. De quoi lui donner le temps pour examiner ses plaintes à la suite d’irrégularités et de fraudes qu’il a notées.

« Nous n’allons pas accepter une confiscation de la victoire », a ensuite déclaré Ousmane Sonko, autre figure de cette coalition qui a fait alliance avec Wallu Sénégal dirigée par l’ancien président Abdoulaye Wade.

Une heure plus tard, au tour de la coalition au pouvoir -Benno Bokk Yakaar- de réagir. Amadou Sall, leur représentant à la Commission nationale de recensement des votes, a parlé de « manipulation », estimant que le processus électoral s’est déroulé jusque-là sans contestation majeure.

« La performance de l’opposition ne fait pas d’elle un groupe majoritaire à l’Assemblée nationale. Nous avons la majorité, même si elle est réduite », a-t-il reconnu, alors que Benno Bokk Yakaar avait obtenu 125 sièges sur 165 lors des précédentes élections législatives de 2017.

Sénégal : des opposants annoncent une manifestation

Le Conseil constitutionnel a invalidé la liste nationale des titulaires de cette coalition pour les législatives du 31 juillet.

 

Après une erreur dans la confection de la liste, Ousmane Sonko, l’un des plus farouches opposants au président Macky Sall, se retrouve notamment écarté de la course. « Inacceptable » pour les responsables de la coalition, qui appellent à une manifestation mercredi 8 juin à Dakar.

Après la décision du Conseil constitutionnel, les leaders de la coalition Yewwi Askan Wi ont réagi mardi 7 juin devant la presse. C’est une nouvelle « forfaiture » a déclaré Khalifa Sall. « On ne peut pas laisser certaines personnes, parce qu’elles sont à un certain niveau, se jouer de notre destin et de la cohésion de notre nation », lance l’opposant et ancien maire de Dakar.

Pour Ousmane Sonko, la décision du Conseil constitutionnel est illégale : « Nous mettons en garde le Conseil constitutionnel. On se permet de piétiner la loi, de piétiner la Constitution et de mettre le pays en insécurité. Mais qu’ils comprennent que tôt ou tard, ils rendront compte de leur irresponsabilité parce que ce qu’ils ont fait, c’est une violation flagrante de la loi. » Le maire de Ziguinchor accuse les juges de l’institution de « haute trahison », pour selon lui préparer une éventuelle troisième candidature de Macky Sall en 2024. Il appelle à une large mobilisation demain, « avec ou sans autorisation » de la préfecture prévient-il.

Cette manifestation avait été annoncée avant la décision du Conseil constitutionnel. Plusieurs observateurs craignent des tensions : les émeutes meurtrières de mars 2021 sont dans les esprits. D’autant que la coalition au pouvoir appelle également ses militants à se mobiliser.

Pape Mahawa Diouf, responsable de la communication de la majorité Benno Bokk Yakaar, accuse les leaders de Yewwi Askan Wi de « recourir à la violence » pour « menacer les institutions ». Selon lui, la coalition d’opposition cherche des « faux fuyants », car « elle n’a pas de projet pour le Sénégal » : « leur seul projet, c’est de dire que le président Macky Sall doit s’en aller. C’est du dégagisme, c’est trop facile. Leur seul moyen d’action reste le discours de la violence, de la bravade et de l’appel à l’insurrection. »

Yewwi Askan Wi assure que la manifestation de ce mercredi sera une marche « pacifique d’information ».

Sénégal-législatives : la liste de Yewwi Askan Wi risque d’être retoquée

À Dakar, la liste Yewwi Askan Wi, coalition créée autour d’Ousmane Sonko et Khalifa Sall, risque d’être retoquée pour non-respect de la parité.

Le maire de Dakar, Barthélémy Dias, a dénoncé un « complot ». L’enjeu est de taille : sept sièges de députés (sur 165) sont en jeu, dans un département où Yewwi Askan Wi a emporté de nettes victoires lors des dernières élections locales.

La Direction générale des élections (DGE) a refusé, dans la matinée de ce lundi 16 mai, de modifier la liste Yewwi Askan Wi déposée la semaine dernière pour le département de Dakar. Selon le mandataire de la coalition, Déthié Fall qui a tenté de faire valoir des « désistements », la DGE s’est déclarée « incompétente ».

Sur la liste qui a circulé sur les réseaux sociaux, figurent sept candidats dont seulement deux femmes, ce qui va donc à l’encontre de la loi sur la parité. Alors que s’est-il passé ? Maladresse ou sabotage ?

Selon Déthié Fall, ce n’est pas la liste qui avait été mise au point au départ : « Nous avions donné des directives à Saliou Sarr en lui donnant mon cachet pour qu’il s’occupe du dépôt de la liste », assure-t-il, et l’intéressé – un proche de Khalifa Sall – aurait été « induit en erreur » par des agents de la Direction générale des élections.

Dans un communiqué, Saliou Sarr a dénoncé des « allégations mensongères ». Pour l’heure, pas de commentaires de Khalifa Sall ni d’Ousmane Sonko sur cette affaire.

« Une bourde trop grossière »

Un imbroglio qui pose question. « Ce serait une bourde trop grossière pour des gens qui connaissent la loi électorale par cœur », estime un observateur de la vie politique. Plusieurs membres de la coalition accusent directement Khalifa Sall d’avoir « torpillé » la liste. « Son poulain Barthélémy Dias, actuel maire de Dakar, a pris son indépendance, il s’est rapproché d’Ousmane Sonko, et cela dérange », affirme l’un d’eux. S’agirait-il des prémices d’une concurrence entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko en vue de la présidentielle de 2024 ? Des militants appellent en tout cas les deux principaux leaders à sortir de leur silence.

Par ailleurs, concernant cette fois la liste de la majorité, Benno Bokk Yakaar, des responsables de l’opposition, estiment qu’elle devrait être recalée car, selon eux, la coalition présidentielle a déposé plus de parrainages que le nombre exigé.

Sénégal: vers le report des Législatives en 2024

L’exécutif semble avoir pris fait et cause pour les tenants de la thèse prônant le report de deux ans du mandat des députés. Le Premier ministre a annoncé le vœu de Macky Sall de faire une proposition dans ce sens. 

Le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, a annoncé que le Président Macky Sall va proposer le report des Législatives. Initialement prévues en 2022, l’exécutif souhaite la tenue de ces élections pour 2024, juste après la prochaine élection présidentielle.

La proposition sera faite dans le cadre du dialogue politique convoqué par le Chef de l’Etat. C’est l’information relayée par Les Echos.