Les productions de mil et d’arachide en baisse dans la région de Thiès

Le directeur régional du développement rural (DRDR) de Thiès, Mamadou Guèye, a annoncé, mardi, une baisse de la production de mil et d’arachide dans la région, par rapport à l’année dernière.

Même si les superficies emblavées ne sont pas encore évaluées, M. Guèye évoque plusieurs facteurs qui ont contribué à faire chuter les récoltes de mil et d’arachide. Cette baisse s’explique, selon lui, par le découragement de certains producteurs, qui, ‘’inquiets’’ de la configuration de l’hivernage, avaient décidé de vendre leurs semences, pensant qu’il était déjà compromis.
Cette année, la région de Thiès a reçu sa première pluie le 24 juillet. Les premiers semis en humide ont démarré le lendemain. Une pause pluviométrique s’en est suivie jusqu’au 18 août.

’De ce fait, explique le DRDR, il y a des producteurs qui étaient inquiets et qui n’ont pas poursuivi les semis’’, certains préférant vendre le reste de leurs semences. Les premiers semis d’arachides qui ont été effectués en sol humide ont bouclé leur cycle, mais les deuxièmes opérés après la reprise de la pluie le 18 août, n’ont pas tous bouclé leur cycle. Soit un ‘’taux de réussite d’environ 50%’’.

Concernant le mil, il y a eu un ‘’problème de photopériodisme’’, a expliqué le DRDR. Le mil a cette particularité de passer à l’épiaison, quelle que soit sa taille, une fois le moment venu. Les épis obtenus de tiges n’ayant pas atteint leur terme, ne sont généralement pas viables.
Dans la zone de Pambal, haut-lieu de production de cette céréale, les semis n’ont pas résisté à la pause pluviométrique, indique Mamadou Guèye. Bien que les producteurs aient ressemé, ces deuxièmes semis ‘’n’ont pas donné les résultats escomptés’’.
En termes de qualité des graines, le technicien table sur ‘’le même rendement que l’année dernière’’, même s’il admet ne pas être en mesure de donner des chiffres, parce que n’ayant pas encore exploité les données des enquêtes agricoles.

A travers le programme d’adaptation mis en place par l’Etat pour pallier les inconvénients des changements climatiques, des semences de niébé, de manioc et de pastèque ont été distribuées aux producteurs, permettant ainsi à ceux qui avaient accusé du retard ‘’de se rattraper’’.
Quelque 6.326 pots de semences de pastèques, 68,35 tonnes de niébé et des boutures pour l’emblavure de 1.125 hectares leur ont été cédés.
Le niébé a un cycle court (45 jours), alors que la pastèque n’a pas besoin de beaucoup de pluie, pouvant compléter son cycle grâce au brouillard. Quant au manioc, ses boutures peuvent résister au stress hydrique, même s’il faut attendre l’année prochaine pour les récolter.

Le DRDR relativise les conséquences des baisses de production de mil et d’arachide, sur les revenus des producteurs de la région, relevant la diversité de leurs sources de revenus.

Dans les départements de Thiès et Tivaouane, dans les Niayes et au-delà, les populations pratiquent le maraîchage, l’arboriculture, notamment la mangue, en plus de la production animale. Les transferts reçus d’autres parties du pays et de l’extérieur les aident aussi. D’ailleurs les récoltes issues des cultures sous pluie, sont d’habitude ‘’consommées en moins de six mois’’, a-t-il dit.