L’hémicycle en ébullition autour de la loi d’amnistie – L’opposition et la majorité s’affrontent violemment

Dakar, 2 avril 2025 – L’Assemblée nationale sénégalaise a vécu ce mercredi des heures de grande tension lors de l’examen de la proposition d’interprétation de la loi d’amnistie. Les échanges particulièrement virulents entre majorité et opposition ont transformé l’hémicycle en véritable champ de bataille politique.

Une séance sous haute tension

Dès l’ouverture des débats, l’opposition a immédiatement demandé l’ajournement de la séance. Abdou Mbow, député de l’opposition, a fustigé :
« Cette précipitation est suspecte ! Nous avons besoin de temps pour analyser sérieusement un texte aussi sensible qui pourrait ouvrir la porte à toutes les manipulations. »

Face à lui, Me Abdoulaye Tall, président de la commission des lois et figure de la majorité PASTEF, a contre-attaqué avec véhémence :
« C’est l’opposition qui joue la montre pour des calculs politiques ! Cette interprétation est nécessaire pour une application équitable de l’amnistie. »

L’intervention explosive de Fabinta Ndiaye

Le climat déjà électrique a atteint son paroxysme avec l’intervention tonitruante de la députée Fabinta Ndiaye (Takku Wallu Sénégal). Pointant du doigt les élus PASTEF, elle a lancé avec colère :
« Qui sont ces nerfs dont on parle ? Qui a appelé au combat mortel ? Assez d’hypocrisie ! La vérité doit éclater ! »

Ses propos, prononcés sous les huées et les applaudissements, ont jeté une lumière crue sur les profondes fractures qui traversent la classe politique sénégalaise.

Un vote qui n’apaise pas les tensions

Malgré les protestations de l’opposition, la majorité a fait passer en force le rejet de la proposition d’ajournement. Cette décision a :

  • Provoqué une levée de boucliers dans les rangs de l’opposition
  • Donné lieu à des invectives croisées entre les bancs
  • Illustré l’impasse politique sur ce dossier sensible

En coulisses, des observateurs s’inquiètent : « Ces débats envenimés risquent de compromettre toute possibilité de dialogue apaisé sur la réconciliation nationale », confie un diplomate sous couvert d’anonymat.

Alors que les discussions se poursuivent dans un climat délétère, une question demeure : cette loi d’amnistie, censée apaiser les tensions, ne risque-t-elle pas au contraire d’attiser les divisions ?

L’Assemblée nationale se penche sur la loi d’amnistie – Quels enjeux pour les acteurs politiques?

Ce mercredi 2 avril 2025, l’Assemblée nationale du Sénégal se réunit en séance plénière pour examiner la proposition de loi n°05/2025, portant interprétation de la loi d’amnistie n°2024-09 du 13 mars 2024. Convoquée par le président de l’institution, El Malick Ndiaye, cette session pourrait avoir des répercussions majeures sur les bénéficiaires de l’amnistie et sur d’éventuelles poursuites judiciaires.

Quel est l’objet de cette proposition de loi ?

Déposée par le député Amadou Bâ du Pastef, le texte vise à préciser le champ d’application de l’amnistie, notamment pour les infractions commises entre février 2021 et février 2024, en période préélectorale.

Selon l’article 2 :

« Sont amnistiés de plein droit tous les faits susceptibles de qualification criminelle ou correctionnelle ayant exclusivement une motivation politique, y compris ceux commis via tout support de communication, tant au Sénégal qu’à l’étranger. »

Cependant, les actes liés à des manifestations ne sont couverts que s’ils répondent à cette même condition de motivation politique.

Quelles sont les implications concrètes ?

  • Extinction des poursuites : L’amnistie entraîne l’annulation des peines et sanctions accessoires.
  • Protection des droits des victimes : Les victimes conservent la possibilité de demander réparation (article 3 de la loi n°2024-09).
  • Immunité contre la contrainte par corps : Sauf demande expresse des victimes ou de leurs ayants droit.

Un enjeu politique et social majeur

Cette révision intervient dans un contexte tendu, marqué par des débats sur les libertés politiques et la réconciliation nationale. L’issue des discussions parlementaires sera déterminante pour :

  • Les militants et acteurs politiques concernés par l’amnistie.
  • Les victimes souhaitant obtenir justice.
  • L’équilibre entre pacification sociale et droit à réparation.

Mansour Faye interpelle Bassirou Diomaye Faye sur ses responsabilités présidentielles

À l’occasion de la prière de l’Aïd-el-Fitr, du lundi 31 mars 2024, Mansour Faye, maire de Saint-Louis et ancien ministre, a adressé un message direct au président de la République, Bassirou Diomaye Faye.

Il l’a exhorté à assumer pleinement ses responsabilités conformément à la Constitution, insistant sur le besoin de stabilité et de bonne gouvernance en cette période délicate.

Il est également revenu sur la décision de la Cour suprême, qui lui a donné raison après son empêchement de quitter le territoire.

« La Constitution garantit nos libertés et notre sécurité. En tant que citoyen, j’ai des devoirs, mais aussi des droits, dont celui de voyager librement. Lorsque je déciderai de voyager, je le ferai. Personne ne pourra me l’interdire », a-t-il martelé sur la RFM.

Ses déclarations interviennent dans un climat politique tendu, où les décisions judiciaires et les positions des figures de l’opposition suscitent de vifs débats au Sénégal.

Le président Bassirou Diomaye Faye appelle à l’unité nationale lors de la Korité

Le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a saisi l’occasion de la Korité le lundi 31 mars 2025 pour adresser un message de solidarité, d’unité et de cohésion nationale à la population sénégalaise. Après avoir participé à la prière de l’Aïd el-Fitr à la Grande mosquée de Dakar, il a réaffirmé son engagement à servir le pays avec rigueur et humilité.

Un appel à la fraternité et à la paix

Dans son message, le chef de l’État a insisté sur la nécessité de préserver l’harmonie nationale et de renforcer les liens familiaux et communautaires. Il a également salué le rôle essentiel des autorités religieuses et coutumières, notamment l’imam ratib de Dakar, pour leur contribution à la cohésion sociale et à la stabilité du pays.

« Le Sénégal a besoin de toutes ses forces pour avancer dans l’harmonie. Continuons à bâtir une nation de paix, de fraternité et d’équité », a déclaré Bassirou Diomaye Faye, tout en remerciant les guides religieux pour leurs prières en faveur du pays.

La Korité célébrée à des dates différentes

La Commission nationale de concertation sur le Croissant lunaire (CONACOC) a confirmé que le croissant lunaire a été aperçu dans plusieurs localités du Sénégal, fixant ainsi la Korité au lundi 31 mars. Cependant, une partie de la communauté musulmane a célébré la fête dès le dimanche 30 mars, illustrant les divergences habituelles dans l’observation du croissant lunaire.

Cette fête, marquant la fin du mois sacré de Ramadan, est un moment de joie, de partage et de ferveur religieuse. La participation du président Faye à la prière à Dakar s’inscrit dans la tradition des chefs d’État sénégalais, témoignant de l’importance des relations entre le pouvoir politique et les leaders religieux.

Rencontre diplomatique à Dakar : échanges de vœux et renforcement des relations internationales

Dans le cadre des traditions diplomatiques, S.E. Madame Yassine Fall, Ministre de l’Intégration Africaine et des Affaires Étrangères, a reçu à Dakar les doyens des groupes régionaux du corps diplomatique accrédité. Cette rencontre a permis aux représentants étrangers d’adresser leurs vœux de Nouvel An, tout en consolidant les relations bilatérales et le dialogue diplomatique.

Conduite par S.E. M. Jean KOE NTONGA, Ambassadeur du Cameroun et Doyen du Corps Diplomatique Africain, la délégation comprenait :

  • S.E. M. Michael A. Raynor (États-Unis)

  • S.E. M. Dato Zainal Izran Zahari (Malaisie)

  • S.E. M. Luc-Jean Saint-Vito Aka-Evy (Congo)

  • S.E. M. Dmitry Kourakov (Russie)

Cette rencontre, placée sous le signe du respect mutuel et du renforcement des liens diplomatiques, illustre la volonté des États représentés de poursuivre une coopération dynamique avec le Sénégal dans divers domaines stratégiques.

Bassirou Diomaye Faye et Paul Kagame échangent sur la coopération et la paix en Afrique

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son homologue rwandais Paul Kagame se sont entretenus par téléphone le jeudi 27 mars, abordant le renforcement des relations bilatérales et les efforts diplomatiques pour la paix en Afrique, avec un accent particulier sur la situation en République démocratique du Congo (RDC).

Sénégal et Rwanda : une coopération en plein essor

Les deux dirigeants ont réaffirmé leur engagement à consolider une coopération exemplaire entre le Sénégal et le Rwanda. Ce dialogue s’inscrit dans la continuité de la visite de Paul Kagame à Dakar en mai 2024, où les deux chefs d’État avaient déjà souligné l’importance d’un partenariat mutuellement bénéfique pour faire face aux défis régionaux.

Un engagement pour la stabilité en RDC

Paul Kagame a mis en avant les avancées du processus de paix en RDC, sous l’égide de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), tout en évoquant le rôle croissant des acteurs internationaux.

Ce dialogue intervient alors que le Qatar s’impose comme un nouvel acteur diplomatique clé, après avoir récemment accueilli un sommet entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi pour relancer le processus de paix. Pendant ce temps, l’Angola a annoncé son retrait du processus de médiation en RDC, modifiant les dynamiques régionales.

Le Sénégal, acteur clé pour la paix en Afrique

Dans ce contexte, Bassirou Diomaye Faye a réaffirmé la volonté du Sénégal de s’impliquer activement dans les solutions diplomatiques pour une paix durable en RDC et la stabilité en Afrique.

Alors que Félix Tshisekedi poursuit ses consultations avec ses homologues, notamment avec João Lourenço à Luanda, le Sénégal se positionne comme un acteur influent dans les efforts régionaux en faveur de la paix et de la sécurité sur le continent.

Bassirou Diomaye Faye : Un an de présidence, bilan et défis d’une révolution politique au Sénégal

Ce lundi marque le premier anniversaire de l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence du Sénégal. Une année riche en transformations : réformes institutionnelles, lancement d’un nouveau plan de développement, et entrée du pays dans l’ère des hydrocarbures. Retour sur douze mois qui ont redéfini l’avenir économique, social et diplomatique du Sénégal.

Une accession au pouvoir historique

Le 24 mars 2024, Bassirou Diomaye Faye remporte l’élection présidentielle dès le premier tour avec 54,28 % des voix, succédant ainsi à Macky Sall. Porté par le parti Pastef et soutenu par Ousmane Sonko, son arrivée au pouvoir symbolise une rupture politique majeure.

Juriste de formation, ancien inspecteur des impôts et figure clé du syndicalisme, Faye incarne une nouvelle génération de dirigeants africains. Son parcours, marqué par une incarcération en 2023 pour critique de la justice, a forgé sa détermination à réformer en profondeur les institutions sénégalaises.

Des réformes économiques et sociales immédiates

Dès son entrée en fonction, le gouvernement a pris des mesures fortes pour soulager le pouvoir d’achat :

  • Baisse des prix : sucre (650 à 600 FCFA/kg), riz (-40 FCFA), huile (-100 FCFA/litre), pain (150 FCFA la baguette).
  • Lancement du plan « Sénégal 2050 » : un agenda de transformation visant à tripler le revenu par habitant d’ici 2050.

L’ère des hydrocarbures : un tournant stratégique

Le 11 juin 2024, le Sénégal devient officiellement pays producteur de pétrole avec l’exploitation du champ Sangomar (2,7 millions de barils extraits en février 2025).

  • Projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (avec la Mauritanie) : une manne énergétique majeure pour la région.

Lutte contre la corruption et réforme judiciaire

Engagement phare du régime, la lutte anti-corruption s’est concrétisée par :

  • La création du Pool judiciaire financier (PJF) : 162 arrestations, 2,5 milliards FCFA saisis.
  • Un dialogue national sur la justice : réforme du Conseil constitutionnel, autonomie renforcée des magistrats.

Diplomatie : un leadership africain renforcé

Faye a mené une politique étrangère active :

  • Visites en Mauritanie, Gambie, Mali pour renforcer l’intégration régionale.
  • Plaidoyer pour une Cédéao réformée face aux défis sécuritaires ouest-africains.

Opposition et défis persistants

Malgré les avancées, des obstacles subsistent :

  • La réforme du Franc CFA reste en suspens.
  • L’opposition se structure avec la création du Front pour la Défense de la Démocratie (FDR).
  • Attentes sociales fortes sur l’emploi et les conditions de vie.

Conclusion : Une révolution en marche ?

Un an après son élection, Bassirou Diomaye Faye a lancé des réformes audacieuses, mais le chemin reste long. Entre espoirs de changement et défis économiques, son mandat sera jugé sur sa capacité à concrétiser ses promesses.

Et vous, que pensez-vous du bilan de cette première année ?

L’Assemblée nationale lève l’immunité parlementaire de Moustapha Diop

L’Assemblée nationale a voté la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop lors d’une session plénière. Sur les députés présents, 128 ont voté en faveur10 se sont abstenus et 3 ont exprimé leur opposition.

Parmi les abstentionnistes figuraient plusieurs élus de la majorité présidentielle, montrant un soutien implicite à leur collègue.

Moustapha Diop clame son innocence

Moustapha Diop s’est présenté devant la Commission ad hoc et en séance plénière pour défendre sa cause. Il a vigoureusement clamé son innocence et plaidé contre la levée de son immunité.

Malgré ses efforts, la majorité a tranché en faveur de la procédure. Cette décision ouvre désormais la voie à d’éventuelles poursuites judiciaires.

Ousmane Sonko lance PROGRESS pour renforcer l’économie sociale et solidaire

Le Premier ministre Ousmane Sonko a lancé  officiellement ce vendredi 21 mars le Programme d’appui aux acteurs de l’économie sociale et solidaire (PROGRESS) et les Coopératives productives et solidaires (CPS) à Koumpentoum, dans la région de Tambacounda. Cette initiative vise à renforcer l’économie sociale et solidaire comme levier de développement durable.

« Nous magnifions cette cérémonie qui consacre le lancement de PROGRESS et des CPS. Ces programmes sont des leviers essentiels pour le développement de nos terroirs », a déclaré Ousmane Sonko.

PROGRESS offre un appui technique et financier aux groupements de femmes, aux GIE agricoles, aux PME artisanales, aux associations, aux mutuelles et aux coopératives. Il permet aux bénéficiaires d’accéder à des emplois décents, aux marchés et aux financements.

Cibler les régions prioritaires pour un développement équilibré

PROGRESS cible en priorité les régions de KoldaLougaSédhiouSaint-LouisKédougouMatamTambacounda et Ziguinchor. L’objectif est de renforcer l’équité territoriale et de favoriser un développement harmonieux.

Cette initiative s’inscrit dans la Vision 2050 du Sénégal. Elle bénéficie du soutien de l’Italie dans le cadre de sa stratégie d’inclusion sociale et financière.

Le gouvernement sénégalais réaffirme ainsi son engagement en faveur d’une économie solidaire et inclusive. Ces programmes renforceront la résilience des populations et accéléreront le développement socio-économique du pays.

La ministre Yassine Fall en visite officielle en Finlande

Yassine Fall, ministre sénégalaise de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, a effectué une visite officielle en Finlande le 20 mars 2025. Elle a été reçue en audience par Alexander Stubb, Président de la République de Finlande.

Un message du Président sénégalais Bassirou Diomaye Faye

Lors de cette rencontre, Yassine Fall a transmis un message de Bassirou Diomaye Faye, Président de la République du Sénégal. Cette visite renforce les relations diplomatiques entre les deux pays.

Levée d’immunité de Moustapha Diop : Les députés se prononcent ce vendredi

Les députés de l’Assemblée nationale sont convoqués ce vendredi pour examiner le rapport de la Commission ad hoc. Cette commission doit statuer sur la levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop, ancien ministre et maire de Louga.

Il est accusé par Tabaski Ngom, inspectrice du Trésor, de ne pas avoir remboursé un prêt de 700 millions de FCFA. Selon elle, cet argent aurait servi à financer sa campagne lors des dernières législatives.

Moustapha Diop se défend : « Je n’ai rien à me reprocher »

Auditionné mardi 18 mars, Moustapha Diop a rejeté ces accusations. « Je suis propre dans cette affaire. Personne ne peut me poursuivre en justice pour une dette », a-t-il déclaré.

Il a également rassuré ses partisans, affirmant qu’il n’avait rien à se reprocher.

Le vote des députés : Enjeux et conséquences

Le sort de Moustapha Diop dépend du vote des députés ce vendredi. Si son immunité est levée, il pourrait être poursuivi par la justice.

Cette affaire suscite déjà de vives réactions dans l’opinion publique. Elle met en lumière les tensions politiques au Sénégal.

Compte rendu du Conseil des Ministres du Mercredi 19 Mars 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 19 mars 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Chef de l’Etat a évoqué les visites de courtoisie et de présentation de condoléances qu’il a effectuées à Touba et à Darou Mouhty, le samedi 15 mars 2025. Il a adressé ses remerciements au Khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou MBACKE et à l’ensemble des chefs religieux rencontrés, pour leur accueil chaleureux, la qualité des échanges et les prières formulées pour un Sénégal de paix, de prospérité et de solidarité.

Le Président de la République a abordé la problématique de l’audit des chantiers et travaux inachevés et du changement de paradigme dans le pilotage de la réalisation optimale des infrastructures publiques. En effet, il est constaté, depuis plusieurs années, un nombre important de chantiers inachevés dans plusieurs localités du Sénégal. C’est le cas dans les secteurs de l’enseignement supérieur, de l’éducation, de la formation professionnelle et technique, de la santé, de l’énergie, de l’assainissement, des routes et des sports.

Aussi, a-t-il demandé au Premier Ministre de faire procéder dans chaque ministère, au recensement exhaustif des projets de construction inachevés et de proposer les voies et moyens de restructuration et de relance desdits chantiers, dans le respect du code des marchés publics et des procédures du ressort de l’Agence judiciaire de l’Etat. Il a également souligné l’urgence de faire le point sur les projets relevant du PUDC, de PROMOVILLES, du PNDL et du PUMA, différents programmes dont la mutualisation des interventions participe du renforcement de l’efficacité de la territorialisation des politiques publiques.

Le Chef de l’Etat a, en outre, demandé au Premier Ministre d’examiner les possibilités de repositionnement institutionnel de l’Agence de Construction des Bâtiments et Edifices publics (ACBEP) dans le pilotage de la réalisation de certaines infrastructures publiques de base avec des coûts plafonds homologués et un mode de financement pluriannuel budgétaire maitrisé. Dans le même sillage, il a indiqué au Premier Ministre, au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre en charge des Collectivités territoriales, la nécessité de définir avec les partenaires techniques et financiers de l’Etat, un nouveau format d’intervention de l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt public contre le sous-emploi (AGETIP) et de l’Agence de Développement municipal (ADM) en cohérence avec le cadrage budgétaire, les principes directeurs de l’Agenda national de Transformation et les stratégies de promotion de l’emploi des jeunes.

Dès lors, il a relevé la nécessité de faire la situation exhaustive de tous les projets sectoriels développés ou placés sous la maitrise d’ouvrage déléguée de l’AGETIP et de l’ADM et de veiller à la synergie d’actions de ces deux entités publiques aux statuts particuliers. Par ailleurs, le Président de la République a invité le Ministre des Finances et du Budget et le Ministre de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des Territoires à engager la réflexion, avec toutes les parties prenantes, sur un nouveau modèle de consolidation des financements disponibles en vue de la réalisation de projets publics prioritaires dans chaque pôle-territoire identifié.

Soulignant la priorité accordée à l’emploi des jeunes, le Chef de l’Etat a rappelé au Gouvernement que la jeunesse de la population doit inciter l’Etat et les acteurs économiques et sociaux à travailler ensemble pour promouvoir l’entreprenariat et l’insertion des jeunes demandeurs d’emploi sur l’étendue du territoire national. Il a demandé au Premier Ministre et au Ministre en charge de l’Emploi d’accélérer la finalisation, avant fin avril 2025, du document portant « Nouvelle Politique nationale de l’Emploi ». Il a souligné l’impératif d’asseoir un système d’information gouvernemental performant et fiable sur le marché du travail en cohérence avec les bases de données des diplômés de la formation professionnelle et technique dans les centres et les Instituts supérieurs d’Enseignement professionnel (ISEP) notamment.

Le Président de la République a invité le Premier Ministre à accélérer l’harmonisation des interventions et la mutualisation des ressources de toutes les structures publiques de promotion de l’entreprenariat et de l’emploi des jeunes. Abordant la question de la modernisation du système de retraite et de sécurité sociale, le Chef de l’Etat a demandé au Gouvernement de placer cette problématique au cœur de la valorisation du travail et de la politique de protection sociale de l’Etat.

Aujourd’hui, la structure de la population sénégalaise et l’allongement progressif de l’espérance de vie appellent une anticipation dans la gestion financière des dépenses sanitaires et sociales notamment celles liées à la retraite et à la sécurité sociale. Il a demandé au Ministre en charge du Travail et de l’Emploi, de finaliser, en relation avec les partenaires sociaux, le projet de Code unique de Sécurité sociale, texte de loi devant contribuer à améliorer significativement la gouvernance des institutions de prévoyance sociale [Institution de Prévoyance Retraite du Sénégal (IPRES), Caisse de Sécurité sociale (CSS) et Institution de Prévoyance Maladie (IPM)]. Dans le même élan, le Président de la République a invité le Ministre des Finances et du Budget à attacher une importance particulière à la maitrise des dépenses de santé des agents de l’Etat, à la viabilité financière de la Couverture sanitaire Universelle et surtout à l’équilibre systématique et durable du Fonds national de Retraite (FNR). A cet effet, il a invité le Ministre des Finances et du Budget et le Ministre en charge du Travail à faire le point, avant fin juillet 2025, sur la situation financière du système de retraites (FNR et IPRES) et ses perspectives d’évolution, au regard des dynamiques du marché du travail à court, moyen et long terme.

Enfin, il a souligné la nécessité d’examiner les possibilités de revalorisation des pensions de retraite les plus faibles et d’engager avec les agents de l’Etat, les travailleurs et les partenaires sociaux, un processus d’incitation à la mise en place accélérée de retraites supplémentaires par capitalisation.

Dans sa communication, le Premier Ministre a souligné les préoccupations récurrentes des producteurs agricoles relativement aux difficultés d’écoulement des récoltes de certains produits, notamment arachidiers, horticoles et de maïs, du fait principalement de dysfonctionnements notés dans les circuits de commercialisation.

À cet égard, il a noté l’exigence de garantir le fonctionnement adéquat de toutes les composantes des filières agricoles, y compris l’intervention des intermédiaires financiers, au regard de l’objectif de souveraineté alimentaire de l’Agenda Vision Sénégal 2050. Face à cette situation, et en perspective des fêtes de Korité et de Pâques, avec les charges encourues par les ménages, il a invité les Ministres en charge de l’Agriculture, des Finances et du Commerce, à lui soumettre, en vue de l’approbation par le Président de la République, les mesures urgentes à déployer, au plus tard le lundi 24 mars 2025, pour trouver une solution à la situation des stocks en souffrance de la production notamment arachidière, horticole et de maïs.

De manière plus structurelle, il a demandé aux Ministres susvisés de mettre en place, au plus tard à mi-avril 2025, un cadre de concertation interministériel consacré à la problématique de la commercialisation des produits agricoles de façon plus globale. Abordant le deuxième point de sa communication, le Premier Ministre a rappelé que l’option fondamentale du Gouvernement pour la transformation systémique du Sénégal requiert le renforcement de la culture de la performance dans l’Administration publique aussi bien à l’échelle de chaque entité des secteurs publics et parapublics qu’à celle des agents de ces entités. Il a noté les avancées induites, au niveau réglementaire, par la transposition par le Sénégal du cadre harmonisé des finances publiques de l’UEMOA, notamment l’institution de la gestion axée sur les résultats.

Toutefois, le Premier Ministre a déploré l’inefficacité du dispositif du fait de la faible adhésion des acteurs clés, du retard accusé dans la mise en place de ce dispositif dans son volet suivi-évaluation mais, surtout, de l’absence de solides règles établies en matière de fixation d’objectifs individuels annuels aux agents et d’évaluation de leurs performances. Cette situation explique l’impossibilité de différencier les performances individuelles des agents.

Par conséquent, le Premier Ministre a demandé au Ministre chargé de la Fonction publique, en relation avec le Ministre chargé des Finances et le Ministre, Secrétaire général du Gouvernement, d’accorder une priorité absolue à la problématique de l’évaluation de la performance individuelle des agents dans la feuille de route 2025 du Plan d’action 2025-2029 de l’Agenda Vision Sénégal 2050.

Enfin, le Premier Ministre a relevé la nécessité de se pencher sur le non-respect de l’obligation de ravalement des façades des bâtiments publics et privés. À cet effet, il a demandé au Ministre en charge de l’Urbanisme de lui proposer des mesures sur cette problématique conformément à la réglementation en vigueur.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

 le Ministre de l’Industrie et du Commerce a fait une communication sur l’approvisionnement du marché en denrées de première nécessité ;

 le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fait le point sur la campagne de commercialisation de l’arachide et le suivi de la campagne horticole.

Le Ministre de la Formation professionnelle et technique, Porte-Parole du Gouvernement Amadou Moustapha Njekk SARRE

Diomaye Faye relance les chantiers inachevés et mise sur la jeunesse

Lors du Conseil des ministres, le président Bassirou Diomaye Faye a abordé la question des chantiers inachevés. Il a demandé un recensement exhaustif des projets en cours ou non terminés. Ce recensement doit aboutir à des propositions concrètes pour relancer ces chantiers.

Optimisation des infrastructures publiques : Vers une gestion plus efficace

Diomaye Faye a insisté sur l’importance de dresser un état des lieux des projets stratégiques comme le PUDCPROMOVILLES, le PNDL et le PUMA. L’objectif est de renforcer l’efficacité des politiques publiques.

Il a également évoqué la possibilité de repositionner l’ACBEP pour mieux gérer les infrastructures essentielles. Les ministères des Finances, du Budget et des Collectivités territoriales doivent redéfinir le rôle de l’AGETIP et de l’ADM.

Emploi des jeunes : Une nouvelle politique nationale en vue

Le président a souligné l’importance de promouvoir l’entrepreneuriat et de faciliter l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Il a demandé la finalisation, avant fin avril 2025, de la Nouvelle politique nationale de l’emploi.

Harmonisation des structures publiques : Pour une meilleure synergie

Diomaye Faye a insisté sur la nécessité d’harmoniser les interventions des structures publiques. L’objectif est de créer une synergie pour mieux accompagner les jeunes demandeurs d’emploi.

Avec ces mesures, le gouvernement vise à relancer les infrastructures publiques, à créer des emplois et à offrir de nouvelles opportunités à la jeunesse.

État civil au Sénégal : Ousmane Sonko annonce des réformes majeures

Le Premier Ministre Ousmane Sonko a présidé, ce mardi 18 mars 2025, une réunion interministérielle dédiée à l’état civil à la Primature. Cette rencontre a mis en lumière un diagnostic alarmant et abouti à l’adoption de mesures ambitieuses pour moderniser le système d’enregistrement des actes de naissance, de mariage et de décès au Sénégal.

Le constat est sans appel : plus de 600 000 élèves sont sans acte de naissance, ce qui menace leur accès aux examens officiels. De plus, 60 % des communes peinent à gérer l’état civil en raison d’un manque de coordination, de coûts élevés et d’infrastructures inadaptées, notamment dans les zones reculées et la diaspora. La fraude documentaire est également préoccupante, avec 30 000 cas suspects recensés en 2024, tandis que des régions comme Kolda, Sédhiou et Kaffrine affichent un taux d’enregistrement des mariages et décès inférieur à 40 %.

Pour répondre à ces défis, Ousmane Sonko a annoncé plusieurs mesures phares. Parmi elles, la gratuité potentielle des déclarations de naissance, mariage et décès, ainsi que la digitalisation du système d’état civil, avec un objectif de 90 % d’actes numérisés d’ici 2027. Un plan de régularisation massif sera également déployé, notamment en Casamance où 50 000 actes de naissance sont en attente.

Le gouvernement renforcera aussi la gestion de l’état civil dans les consulats et ambassades, tout en s’appuyant sur les volontaires du Service civique national et les organisations communautaires pour encourager les déclarations systématiques. Enfin, un projet de loi sur l’informatisation de l’état civil sera soumis à l’Assemblée nationale.

Avec ces réformes, le Sénégal vise à garantir à chaque citoyen son droit à une identité légale, tout en modernisant et sécurisant son système d’état civil.

CEDEAO : Progrès majeurs pour la sécurité régionale

Abuja, 13 mars 2025 – La 43e réunion ordinaire du Comité des chefs d’état-major de la CEDEAO s’est achevée ce jeudi à Abuja, au Nigéria, avec des avancées significatives pour renforcer la sécurité régionale et la coopération militaire en Afrique de l’Ouest.

Une action collective face aux défis sécuritaires

Le général Christopher Musa, chef d’état-major des forces armées nigérianes et président du Comité, a souligné l’importance de l’unité face aux menaces régionales. « Nous avons identifié des vulnérabilités critiques et démontré notre détermination à y faire face. Une action collective est essentielle pour protéger nos peuples », a-t-il déclaré lors de la cérémonie de clôture.

Les participants ont exprimé une ferme conviction quant à la nécessité de travailler ensemble pour relever les défis sécuritaires, notamment le terrorisme, l’instabilité politique et les crises humanitaires.

Points clés de la réunion

Les travaux ont porté sur plusieurs priorités :

  1. Revue des engagements envers la Force en attente de la CEDEAO et la Brigade antiterroriste.
  2. Rotation des officiers d’état-major des divisions des opérations de soutien à la paix.
  3. Standardisation des équipements de la Force en attente pour améliorer l’efficacité opérationnelle.

La réunion a également examiné les résultats de la réunion des experts gouvernementaux sur le concept logistique de la CEDEAO et les directives opérationnelles du dépôt logistique de Lungi en Sierra Leone.

Vers une communauté plus sûre et prospère

Le général Musa a exprimé sa confiance dans les recommandations issues des discussions. « Ces résultats conduiront à des actions concrètes pour renforcer nos efforts collectifs et bâtir une Communauté plus sûre et prospère », a-t-il affirmé.

Levée d’immunité et lois financières à l’ordre du jour

Les députés sont convoqués en séance plénière ce vendredi à 10 heures pour examiner en urgence plusieurs textes majeurs, dont quatre projets de loi et un projet de résolution portant sur la levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop. Cette séance s’annonce cruciale, tant sur le plan politique que économique.

Levée de l’immunité parlementaire de Moustapha Diop

Au cœur des débats, la demande de levée de l’immunité parlementaire du député Moustapha Diop. Une Commission ad hoc sera constituée pour statuer sur cette demande, qui pourrait ouvrir la voie à des poursuites judiciaires. Cette décision suscite déjà des réactions vives dans l’hémicycle et au sein de l’opinion publique.

Ratification de conventions financières

Les parlementaires devront également se prononcer sur plusieurs projets de loi visant à renforcer l’intégration financière du Sénégal :

  1. Ratification de la Convention réglementant la Commission bancaire de l’UMOA : Adoptée le 31 mars 2023 à Dakar, cette convention vise à renforcer la surveillance bancaire et l’intégration financière dans la zone Union Monétaire Ouest-Africaine (UMOA).
  2. Adhésion à la Banque de commerce et de développement de l’Afrique de l’Est et australe : Un pas de plus vers une coopération économique panafricaine.
  3. Adhésion à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) : Le Sénégal souhaite rejoindre cette institution dont les statuts ont été modifiés à plusieurs reprises depuis 1990.
  4. Adhésion à la Banque asiatique d’Investissement dans les Infrastructures (AIIB) : Une opportunité pour financer des projets d’infrastructures au Sénégal.

Le ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères sera chargé de défendre ces projets devant les députés.

Sonko annule des lotissements illégaux et protège le foncier public

Dakar, 12 mars 2025 – Lors du Conseil des ministres du 12 mars, le Premier ministre Ousmane Sonko a annoncé une série de mesures correctives pour lutter contre les abus dans la gestion du foncier et du domaine public maritime au Sénégal. Ces décisions visent à rétablir l’ordre, la transparence et la protection des espaces publics et militaires.

Annulation des lotissements illégaux et des attributions irrégulières

Parmi les mesures phares, le gouvernement a ordonné l’annulation des lotissements illégaux de l’EOGEN et de l’EOGEN-Extension, situés sur une zone militaire. Le plan directeur d’urbanisme de la nouvelle ville de Thiès a également été annulé, tout comme les attributions irrégulières de terres concernant plusieurs sites stratégiques, notamment :

  • Le hangar des pèlerins,
  • Les logements d’astreinte de l’ASECNA,
  • Le site en face de l’ANACIM,
  • Une dizaine de parcelles sur titre privé.

Délocalisation du projet de stade de Ouakam

Le projet de stade de Ouakam, initialement prévu sur le site de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), sera délocalisé vers le site de l’EOGEN 1. Cette décision vise à préserver l’intégrité de la zone concernée et à éviter tout conflit d’usage.

Protection du foncier public et rétablissement des espaces publics

Le gouvernement a également pris des mesures pour protéger le foncier public. Parmi elles :

  • Le rétablissement de l’assiette foncière du tribunal de Guédiawaye (2,8 hectares), avec l’annulation de tous les baux concédés sur ce terrain.
  • L’annulation des attributions sur la zone comprise entre la plage et la route des PUD de Guédiawaye et Malika.
  • L’annulation des morcellements autour de la station d’épuration de Guédiawaye.

Suspension des attributions à Diébène Gnadiol

Enfin, le Premier ministre a décidé de suspendre les attributions de parcelles à Diébène Gnadiol, dans la région de Saint-Louis, afin de prévenir toute nouvelle irrégularité dans la gestion du foncier.

Sénégal – Maroc : Enfin un accord pour le transfert des détenus sénégalais

(Dakar, 11 mars 2025) – L’Assemblée nationale sénégalaise a adopté ce mardi le projet de loi n°03/2025 autorisant la ratification de la convention avec le Maroc sur l’assistance aux détenus et le transfert des personnes condamnées.

Signé en 2004, cet accord est resté en suspens pendant plus de deux décennies va enfin permettre aux Sénégalais incarcérés au Maroc de purger leur peine au Sénégal. Actuellement, près de 300 détenus sénégalais sont concernés, la plupart arrêtés pour des infractions liées à l’immigration irrégulière et au trafic de stupéfiants.

Présenté par Yassine Fall, ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, le texte vise à renforcer la coopération judiciaire et à offrir un cadre juridique sécurisé pour le transfert des condamnés. Selon l’accord, la demande de transfert pourra être formulée par le détenu, l’État de condamnation ou l’État d’exécution, avec des frais pris en charge principalement par le Sénégal.

Si les députés ont salué cette avancée diplomatique, certains ont exprimé des inquiétudes sur les conditions de détention et le long délai de ratification. Cet accord marque néanmoins un tournant dans les relations entre Dakar et Rabat, renforçant la protection consulaire des Sénégalais à l’étranger et la coopération judiciaire entre les deux nations.

France – Sénégal : Thani Mohamed-Soilihi en visite pour renforcer le partenariat bilatéral

Le ministre français délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Thani Mohamed-Soilihi , effectue une visite de deux jours au Sénégal pour approfondir la coopération entre Paris et Dakar.

Un partenariat renouvelé et équilibré

Lors de son arrivée, lundi 11 mars , il a échangé avec le ministre sénégalaise de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Yassine Fall , pour faire le point sur les projets de coopération en cours, dans la continuité des discussions entre les présidents français et sénégalais le 20 juin 2024.

Sur X , le ministre a salué un partenariat gagnant-gagnant , soulignant les intérêts partagés des deux nations.

Entrepreneuriat, jeunesse et sport au cœur de la visite

Thani Mohamed-Soilihi a visité plusieurs sites emblématiques :
La Délégation à l’entrepreneuriat rapide des femmes et des jeunes (DER FJ) , un programme soutenant l’innovation et l’inclusion économique.
 Les infrastructures des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2026 (JOJ) , dont la rénovation bénéficie du soutien de l’ Agence française de Développement (AFD) .
 Le Centre de formation aux métiers portuaires et à la logistique (CFMPL) , illustrant l’accent mis sur la formation et l’employabilité des jeunes.

Il a également rencontré Abdourahmane Diouf , ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, pour discuter du renforcement des échanges universitaires et scientifiques .

Un dialogue avec la jeunesse et un point presse attendu

Avant de clore son séjour, le ministre français échangera avec des jeunes Sénégalais , notamment des sportifs, artistes et entrepreneurs, illustrant une approche inclusive et tournée vers l’avenir .

Un point de presse prévu ce mardi à 17h30 à la Résidence de France conclura cette visite, avec un bilan sur les avancées du partenariat France-Sénégal .

Sénégal – Maroc : Un accord historique pour le transfert des détenus sénégalais

L’Assemblée nationale sénégalaise s’apprête à examiner, ce 11 mars 2025, un accord déterminant pour de nombreux Sénégalais détenus au Maroc. Signée en 2004, la Convention sur l’assistance aux détenus et le transfèrement des condamnés vise à améliorer leur prise en charge et leur réinsertion sociale.

Un enjeu humanitaire et diplomatique

Actuellement, 299 Sénégalais sont incarcérés au Maroc, principalement pour des infractions liées à l’immigration clandestine, la drogue et la fraude. En facilitant leur retour au pays pour y purger leur peine, le Sénégal souhaite leur offrir un environnement plus familier et adapté à leur réinsertion.

L’adoption de cet accord renforcerait également les relations diplomatiques solides entre Dakar et Rabat, qui coopèrent déjà dans plusieurs domaines comme l’économie, la sécurité et l’éducation.

Un cadre juridique structuré

La convention établit des conditions claires pour le transfèrement des détenus :
Demande possible par le détenu ou l’un des États concernés
Prise en charge financière majoritairement assurée par le Sénégal
Modalités de rapatriement et de suivi après le transfèrement

Déjà validé par la Commission des Affaires étrangères le 3 mars, le texte doit être adopté en séance plénière avant d’être ratifié par le Président de la République.

Une avancée pour la coopération judiciaire africaine

Au-delà de son impact humanitaire, cet accord positionne le Sénégal comme un acteur clé de la coopération judiciaire en Afrique, soucieux de protéger les droits de ses citoyens à l’étranger. Un signal fort pour la défense de sa diaspora et le renforcement de ses engagements diplomatiques.

Transfert de détenus et élection CEDEAO à l’ordre du jour des députés

Les députés sont convoqués en séance plénière le mardi 11 mars 2025 pour examiner des questions majeures à l’ordre du jour. Les travaux débuteront à 10 heures avec l’examen du projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier l’accord sur le transfèrement des personnes condamnées. Ce texte vise à encadrer les procédures de transfert de détenus entre États, conformément aux conventions internationales.

Élection des députés pour la CEDEAO

À 12 heures, l’Assemblée nationale procédera à l’élection des députés devant siéger au Parlement de la CEDEAO. Cette instance régionale joue un rôle clé dans l’intégration sous-régionale et le renforcement des politiques communes entre les États membres.

Ousmane Sonko réunit patronat et syndicats face aux défis économiques

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a rencontré ce jeudi à Dakar les représentants du patronat et des syndicats. Cette réunion tripartite vise à apaiser les tensions sociales et à relever les défis économiques du pays.

Un contexte de tensions sociales

La rencontre intervient dans un climat de fortes tensions sociales. Les syndicats multiplient les grèves pour faire entendre leurs revendications. Ces dernières touchent plusieurs secteurs, notamment l’éducation, la santé et la justice.

Dans l’éducation, les syndicats demandent la généralisation de l’indemnité de logement et un âge de retraite à 65 ans. Dans la santé, ils réclament des indemnités de représentation médicale et une réforme du système de rémunération. Enfin, dans la justice, ils exigent un reclassement et un avancement hiérarchique.

Vers un Pacte de stabilité sociale

Le gouvernement souhaite conclure un « Pacte de stabilité sociale ». Ce pacte vise à réduire les tensions et à établir un dialogue constructif entre les parties prenantes. « La situation socio-économique du pays le recommande. La paix et la stabilité sociale le commandent », a déclaré le Bureau d’information et de communication du gouvernement (BIC-GOUV).

Un exercice de vérité et de responsabilité

Lors de sa Déclaration de politique générale en décembre 2024, Ousmane Sonko avait annoncé la nécessité d’un « dialogue social fécond ». Il a souligné l’importance d’un « exercice de vérité et de responsabilité ».

« Nous devons nous attaquer ensemble aux problèmes urgents, mais il est également nécessaire d’être intransigeants face à des demandes qui pourraient compromettre la stabilité économique », a-t-il précisé.

Des attentes fortes des syndicats

Les syndicats espèrent des engagements concrets du gouvernement. Ils souhaitent une amélioration des conditions de vie et de travail des Sénégalais. Récemment, des grèves ont été observées dans les secteurs de la santé et de l’enseignement supérieur.

Renforcer la cohésion nationale

Le gouvernement cherche à renforcer la cohésion nationale. Cette réunion tripartite doit poser les bases d’un pacte de stabilité. L’objectif est de mobiliser toutes les forces vives de la nation pour surmonter les défis actuels.

Le Sénégal tourne la page après des décennies de conflit

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé mercredi une avancée majeure pour la stabilité du pays. Un accord de paix durable a été signé en Casamance, mettant fin à des décennies de conflit dans cette région méridionale du Sénégal.

Un accord historique

« C’est avec une immense satisfaction que nous accueillons cet accord historique. Il marque un tournant décisif pour notre nation », a déclaré le président Faye lors du conseil des ministres hebdomadaire au Palais de la République.

L’accord, signé le 23 février 2025, est le fruit d’efforts diplomatiques soutenus. Plusieurs acteurs régionaux ont joué un rôle clé, notamment le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló.

« Nous le remercions pour son rôle déterminant de facilitateur », a souligné Faye.

Reconnaissance des efforts

Le président a également salué le travail du Premier ministre Ousmane Sonko. « Il mérite notre reconnaissance pour son engagement dans la réconciliation, la paix et la stabilité en Casamance », a-t-il affirmé.

Le Plan Diomaye pour la Casamance

Cet accord s’inscrit dans le cadre du « Plan Diomaye pour la Casamance » (PDC), lancé en octobre 2024. Ce programme ambitieux comprend 22 mesures de développement durable. Il vise à transformer la Casamance en un pôle économique prospère, conformément à la vision d’un Sénégal souverain et juste.

Des réalisations concrètes

Selon un communiqué officiel, des financements ont déjà été alloués à plusieurs projets. Parmi eux, la réalisation de puits hydrauliques, l’appui à l’entrepreneuriat agricole des femmes, la construction d’habitats, l’assainissement, et la construction de salles de classe.

Le gouvernement poursuit également les activités de déminage et les secours alimentaires. « Ces initiatives sont indispensables à l’amélioration du bien-être des populations », a déclaré le président.

Un conflit de longue date

La Casamance, région séparée du reste du Sénégal par la Gambie, était en proie à l’un des plus anciens conflits d’Afrique. Depuis les années 1980, l’armée sénégalaise affrontait les séparatistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC).

Anna Bjerde de la Banque Mondiale en Mission Clé au Sénégal pour le Développement

Anna Bjerde, Directrice Générale des Opérations de la Banque Mondiale, arrive ce mercredi à Dakar pour une visite officielle de trois jours. Cette mission, qui se déroulera du 26 au 28 février, s’inscrit dans le cadre de l’élaboration du nouveau Cadre de partenariat pays entre la Banque mondiale et le Sénégal.

L’objectif principal de cette visite est de consolider le dialogue avec les autorités sénégalaises, ainsi qu’avec les acteurs clés de la société civile et du secteur privé. Selon un communiqué du bureau ouest-africain de la Banque mondiale, cette mission vise à renforcer le soutien de l’institution au développement socio-économique du pays.

Rencontres de Haut Niveau et Engagements Clés

Au cours de son séjour, Anna Bjerde s’entretiendra avec plusieurs hauts responsables, dont le Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, le Premier ministre Ousmane Sonko, ainsi que des membres du gouvernement, des leaders du secteur privé et des personnalités de la société civile.

La Banque mondiale réaffirmera son engagement dans plusieurs domaines prioritaires pour le Sénégal, notamment en mettant l’accent sur une participation accrue du secteur privé comme catalyseur de croissance. La création d’opportunités d’emploi, avec un focus particulier sur l’insertion professionnelle des jeunes, sera également au cœur des discussions.

Transparence et Accès à l’Énergie : Des Priorités Absolues

Un autre point majeur de cette visite sera l’accompagnement du gouvernement sénégalais dans ses efforts visant à renforcer la transparence et la redevabilité dans la gestion des finances publiques. Cette initiative fait suite à la récente publication du rapport de la Cour des comptes, qui a mis en lumière des lacunes dans la gestion des deniers publics sous l’ancien régime, entre 2019 et mars 2024.

En outre, la mise en œuvre du « Pacte National pour l’Énergie », visant un accès universel à l’électricité d’ici 2030, sera également discutée. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la Mission 300, un programme ambitieux lancé par la Banque mondiale pour fournir un accès à l’électricité à 300 millions de personnes en Afrique d’ici 2030.

Un Portefeuille d’Investissements Substantiel

Le portefeuille de la Banque mondiale au Sénégal comprend actuellement 21 projets d’investissement nationaux d’un montant total de trois milliards de dollars, ainsi que 11 opérations régionales pour 834,5 millions de dollars, tous financés par l’Association internationale de développement (IDA).

Du côté de la Société financière internationale (IFC), le portefeuille atteint 483 millions de dollars, tandis que les engagements bruts de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) s’élèvent à 773,8 millions de dollars.

Une Experte de Renom à la Tête des Opérations

Anna Bjerde, forte de plus de 30 ans d’expérience dans le développement international et les partenariats public-privé, dirige les opérations de la Banque mondiale. Elle supervise un portefeuille global de 340 milliards de dollars et a récemment lancé des programmes ambitieux, notamment la Mission 300.

Avant de rejoindre la Banque mondiale en 1997, la Suédoise, titulaire d’un master en commerce et économie de l’Université de Stockholm, était consultante senior en stratégie pour Gemini Consulting à Londres.

Cette visite officielle marque une étape importante dans le renforcement des relations entre la Banque mondiale et le Sénégal, avec des engagements concrets pour soutenir le développement socio-économique du pays.

Ousmane Sonko signe un nouvel accord de paix avec une faction du MFDC

Le Premier ministre sénégalais, Ousmane Sonko, a signé, ce dimanche 23 février 2025, un protocole d’accord de paix avec une faction du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MFDC). La rencontre s’est déroulée à Bissau, sous la médiation du président Umaro Sissoco Embalo.

Déjà en 2022, un accord similaire avait été signé sous Macky Sall, sans réels progrès sur le terrain. Moins d’un an après l’élection du président Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko a décidé de relancer le dialogue avec le Front Sud du MFDC, dirigé par César Atoute Badiate.

Que prévoit cet accord ?

Dépôt des armes et démobilisation des combattants
Réinsertion des ex-combattants dans la société
Retour des populations déplacées depuis plus de 20 ans

Cette initiative s’inscrit dans le Plan Diomaye pour la Casamance, lancé en janvier 2025, qui vise à accélérer le développement de cette région marquée par des décennies de conflit.

Des défis encore à surmonter

Financements : la mise en œuvre dépendra des fonds alloués à la reconstruction.
Déminage : la présence de mines entrave toujours le retour des déplacés.
Un accord partiel : le Front Nord, notamment la faction de Salif Sadio, refuse toujours de négocier.

Un espoir pour la paix en Casamance ?

Pour Lamine Coly, membre de l’Initiative pour la Réunification des Ailes Politiques du MFDC, la présence du Premier ministre à Bissau est un signal fort. Mais tant que toutes les factions du MFDC ne seront pas impliquées, une paix totale et durable restera un défi.

Ousmane Sonko prône un dialogue social sincère mais ferme face aux tensions syndicales

Face aux menaces de grève et aux révélations du rapport de la Cour des comptes sur les malversations de l’ancien régime, Ousmane Sonko a réaffirmé, ce vendredi à l’Assemblée nationale , la volonté du gouvernement d’instaurer un dialogue social transparent .

« La liberté d’association des travailleurs est un droit fondamental », rappelle le Premier ministre, tout en insistant sur la nécessité d’un cadre structuré pour les revendications syndicales .

Un engagement pour écouter et agir

Répondant au député Mamadou Lamine Diaïté (Pastef) , il souligne son expérience en tant qu’ancien syndicaliste et affirme comprendre les préoccupations des travailleurs . Cependant, il prévient :

« La meilleure formule, c’est de s’organiser et de dialoguer dans un cadre normé. Nous y travaillons tous les jours. »

Le gouvernement a donc organisé, le 27 février , la première édition d’un dialogue social sincère et franc , visant à établir un pacte de stabilité durable .

Flexibilité et fermeté face aux revendications

Si le gouvernement reste ouvert aux discussions , certaines demandes seront encadrées strictement .

« Nous serons flexibles, mais intransigeants face aux revendications déraisonnables. »

Cette approche vise à préserver la stabilité sociale tout en trouvant des solutions adaptées aux défis économiques du pays .

Le Premier Ministre face aux Députés pour des révélations explosives

Le Premier ministre se rendra à l’Assemblée nationale ce vendredi 21 février 2025. Il discutera avec les députés de l’audit récemment publié par la Cour des comptes. Cet audit, portant sur la gestion des finances publiques entre 2019 et 2024, a révélé des anomalies graves et des malversations financières qui ont secoué le pays.

Des Constatations Alarmantes

L’audit de la Cour des comptes a mis en lumière que le niveau de la dette publique était largement supérieur à celui annoncé par les autorités entre 2019 et 2023. De plus, le rapport final signale des tirages sur ressources extérieures supérieurs à ceux affichés par le gouvernement de l’époque. En outre, des disponibilités du Trésor supérieures à celles indiquées par le ministère des Finances et du Budget ont été constatées.

Anomalies dans la Vente d’Immeubles de l’État

Parmi les anomalies relevées, la Cour des comptes a signalé des irrégularités dans la vente d’immeubles appartenant à l’État. Ces transactions suspectes ont soulevé des questions sur la gestion des biens publics. Par conséquent, des enquêtes approfondies ont été lancées.

Poursuites Judiciaires en Vue

Le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, a annoncé la semaine dernière que des enquêtes seraient conduites. Des poursuites judiciaires seront menées contre les auteurs présumés des malversations relevées par la Cour des comptes. Les délits concernés incluent le faux en écriture et en informatique, le détournement de deniers publics, l’escroquerie sur les deniers publics, le blanchiment de capitaux, l’enrichissement illicite, ainsi que la complicité et le recel de ces chefs d’inculpation.

Personnalités Impliquées

Plusieurs personnalités sont concernées par ces enquêtes et poursuites judiciaires. Parmi elles, on trouve d’anciens ministres, d’anciens directeurs généraux, des comptables et des particuliers. Ces révélations ont suscité une onde de choc dans le pays, mettant en lumière les lacunes de la gestion financière passée.

Une Réunion Cruciale à l’Assemblée Nationale

Le Premier ministre a informé le Conseil des ministres de son passage à l’Assemblée nationale ce vendredi 21 février 2025. Cette rencontre, qui se tiendra à partir de 16 heures, sera l’occasion d’échanger avec les députés sur les enseignements à tirer des constatations graves et des recommandations ressortant du rapport définitif de la Cour des comptes.

 Vers une Meilleure Transparence Financière

Cette réunion marque un tournant dans la gestion des finances publiques du pays. En abordant ouvertement les anomalies et en engageant des poursuites judiciaires contre les responsables, le gouvernement montre sa détermination à rétablir la confiance. De plus, il assure une meilleure transparence financière. Les députés et les citoyens attendent avec impatience les conclusions de cette réunion et les mesures concrètes qui en découleront pour prévenir de telles malversations à l’avenir.

Compte rendu du Conseil des Ministres du mercredi 19 février 2025

Le Chef de l’Etat, Son Excellence, Monsieur Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a présidé, ce mercredi 19 février 2025, la réunion hebdomadaire du Conseil des Ministres, au Palais de la République.

A l’entame de sa communication, le Président de la République a adressé ses condoléances les plus attristées au Khalif général des Mourides et à la Communauté musulmane suite au rappel à Dieu du Khalif général des Baye FALL, Serigne Amdy Modou Mbenda FALL et de Serigne Moustapha Saliou MBACKE, fils du défunt Khalif général des Mourides Serigne Saliou MBACKE.

Evoquant les enseignements et les analyses issus de l’audit des finances publiques réalisé par la Cour des Comptes, le Chef de l’Etat a appelé à l’application de mesures conjoncturelles et structurelles urgentes pour renforcer la résilience et la crédibilité de notre système économique, budgétaire, financier et comptable.

Il a demandé au Premier Ministre de lui proposer un chronogramme de mise en œuvre de toutes les recommandations du rapport d’audit de la Cour des comptes et de lui faire parvenir, dans les meilleurs délais, un programme spécial de maîtrise des dépenses publiques, en tenant compte des impératifs économiques et sociaux, à court et moyen termes, dictés par le déploiement de la vision « Sénégal 2050 ».

Le Président de la République a souligné l’importance d’une bonne maitrise des programmes budgétaires, des plans de financement et de trésorerie de l’Etat pour les trois prochaines années, des dépenses fiscales et de la dette publique. Sur ce dernier point, il a demandé au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre chargé de l’Economie de proposer, sous la coordination du Premier Ministre, une nouvelle réglementation sur les conditions et modalités d’émission des emprunts de l’Etat ainsi qu’un nouveau cadre organisationnel de pilotage et de gestion de la dette publique.

Le Premier Ministre veillera également à la préparation rapide par le Ministre des Finances et du Budget d’un projet de loi rectificative des finances, en perspective du débat d’orientation budgétaire. Par ailleurs, le Chef de l’Etat a indiqué au Premier Ministre, au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre de l’Economie, du Plan et de la Coopération, l’urgence :

– d’asseoir l’intégrité de l’information financière en termes de fiabilité, d’exhaustivité, d’exactitude et de sincérité ;

– d’accélérer la digitalisation et l’interopérabilité des systèmes d’informations économiques, financières et comptables de l’Etat ;

– de renforcer la supervision du processus de cadrage macroéconomique ;

– d’améliorer la planification triennale consensuelle des investissements publics financés sur ressources externes et internes et des partenariats public-privé.

Il a indiqué que la situation de vérité assumée est l’occasion d’engager une transformation objective et en profondeur des administrations économiques, financières et comptables de l’Etat et de leurs interrelations avec les partenaires et le système financier. Il en appelle à un véritable changement de paradigme dans la gouvernance administrative, économique, financière et comptable de l’Etat.

En outre, le Chef de l’Etat a demandé au Premier Ministre d’engager des concertations avec toutes les forces vives de la Nation, les centrales syndicales, le secteur privé national et le patronat notamment, afin de partager avec précision les conséquences de la situation décrite et de trouver les consensus adaptés à la mise en œuvre soutenable du nouvel agenda de transformation de la gestion des finances publiques, dans la solidarité et la protection sociale des couches vulnérables.

L’accès à l’eau potable des populations, notamment en milieu rural, doit rester une priorité du Gouvernement. Ainsi, le Président de la République a invité le Premier Ministre à poursuivre les efforts consentis afin d’améliorer l’accès à l’eau potable des populations à des coûts maitrisés.

Il a salué la tenue récente des concertations nationales sur le secteur de l’eau et appelé à l’accélération de la mise en œuvre d’un plan d’action global visant la sécurisation de la ressource mais également le déploiement d’un schéma hydraulique national qui intègrera, à terme, tous les systèmes d’approvisionnement en eau en zone urbaine, péri-urbaine et rurale. Dès lors, il a demandé au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de réviser le cadre de gestion des délégations de service public en eau potable en milieu rural et de renforcer l’entretien et le renouvellement des forages et infrastructures hydrauliques.

Le Ministre en charge de l’Hydraulique veillera également à la transparence concernant la tarification des services et la gestion des concessions. Dans la dynamique d’aménagement et de réalisation des « autoroutes de l’eau », le Gouvernement devra anticiper la réflexion sur le modèle économique du secteur couvrant le volet assainissement (eaux usées et eaux pluviales) et la montée en puissance des projets « d’unités de dessalement ».

Il s’agit, surtout, de conforter la place des collectivités territoriales et des populations dans la gouvernance inclusive du secteur. A ce titre, le Chef de l’Etat a demandé au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de refonder la politique d’hydraulique urbaine, d’élargir de façon maitrisée le périmètre dit « affermé » au regard de l’urbanisation accélérée du territoire national et des défis climatiques nouveaux qui appellent la révision de la gouvernance stratégique, technique et financière de l’assainissement.

A ce sujet, il a instruit le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement d’engager les actions urgentes pour assurer le fonctionnement efficace des services et réseaux relevant de l’Office national de l’Assainissement du Sénégal (ONAS).

Par ailleurs, le Président de la République a indiqué au Gouvernement, l’urgence de prendre les mesures nécessaires pour renforcer la prévention et la lutte contre les inondations. Il a demandé au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement d’engager, au plus tôt, les opérations pré-hivernage et de définir les mesures urgentes en matière de prévention et de gestion des inondations, notamment au niveau des zones et sites identifiés sensibles.

Le Chef de l’Etat a rappelé également au Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement l’impératif de finaliser le projet de loi portant Code de l’eau. Cette loi en perspective va renforcer la préservation de nos ressources naturelles en eau et la transparence dans leur gouvernance inclusive. Une Autorité de régulation du secteur de l’eau sera également mise en place. Pour clore ce chapitre, le Président de la République a informé qu’il procédera, le vendredi 21 février 2025 à Koungheul, au lancement du Projet de Mobilisation des Ressources en Eau du Bassin versant du Nianijia Bolong (PROMOREN).

Enfin, le Chef de l’Etat est revenu sur sa participation, en Ethiopie, au 38ème Sommet de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’Union africaine (UA) qui s’est tenu les 15 et 16 février 2025 et aux célébrations de l’indépendance de la République sœur de Gambie, à l’invitation de son homologue Adama BARROW, pour témoigner notre solidarité et notre fraternité au peuple gambien dont le destin est lié à celui du Sénégal.

Dans sa communication, le Premier Ministre a fait part au Conseil de son passage à l’Assemblée nationale le vendredi 21 février 2025 au titre des questions d’actualité au Gouvernement, en vue notamment d’échanger avec les députés sur les enseignements à tirer des constatations graves et des recommandations ressortant du Rapport définitif de la Cour des Comptes sur « l’audit du Rapport sur la situation des finances publiques, Gestions de 2019 au 31 mars 2024 », notamment les mesures conservatoires et correctives. Le Premier Ministre a relevé les indications contenues dans le Rapport, relatives à la suite que la Cour des Comptes envisage de donner aux faits présumés constitutifs de fautes de gestion, de gestion de fait ou d’infractions à caractère pénal.

Conformément aux directives du Chef de l’Etat, il a instruit le Ministre des Finances et du Budget de prendre les dispositions appropriées en vue de la mise en œuvre diligente des mesures correctives requises, sans délais, aux fins de rendre opérationnelles lesdites recommandations. Dans ce cadre, il conviendra d’accorder une attention particulière à l’intégrité et à la transparence des processus décisionnels et des relations fonctionnelles au sein des régies financières.

Le Premier Ministre a relevé qu’au-delà de l’amélioration de la gouvernance budgétaire et financière des deniers publics, le Gouvernement entend mettre en œuvre les mesures correctives requises à court terme, portant sur la rationalisation des dépenses publiques et la réduction du train de vie de l’Etat. Il a souligné que conformément aux orientations du Président de la République, il tiendra la première rencontre entre le Gouvernement et les partenaires sociaux, le jeudi 27 février 2025, en vue d’assurer la mobilisation de l’ensemble des forces vives de la Nation dans l’œuvre de redressement économique et financier du pays.

Cette rencontre, qui constituera le point de départ d’un dialogue inclusif, franc et patriotique, réunira autour du Gouvernement, les syndicats, les organisations d’employeurs et de la société civile, les Institutions de la République, les dirigeants d’entreprises, des organismes nationaux, des associations et des amicales. Revenant sur le déploiement des projets et programmes du Référentiel Vision Sénégal 2050, au titre de la période quinquennale 2025-2029, le Premier Ministre a exhorté les Ministres à accorder une attention particulière à la finalisation des feuilles de route et au démarrage, dans les meilleurs délais possibles, des projets à initialiser en 2025.

Enfin, le Premier Ministre a rendu compte au Conseil de la poursuite des travaux du Comité de commémoration en décembre 2024 du 80ème anniversaire du Massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye. À cet égard, il a rappelé que le Président de la République a,  par décret en date du 13 janvier 2025, élevé le cimetière militaire de Thiaroye en cimetière national et institué la date du 1er décembre « Journée des tirailleurs sénégalais».

Le Premier Ministre a également indiqué la prise en charge par les ministères concernés des quatre (04) autres mesures prises par le Chef de l’Etat pour cristalliser dans la mémoire collective ce tragique événement. Il s’agit du mémorial Thiaroye 44, du centre de documentation, de la désignation de rues et places publiques au nom des victimes de cet événement et de l’introduction, dans les curricula, de l’enseignement de cette histoire. S’agissant de la manifestation de toute la vérité sur le nombre de victimes, le Premier Ministre a informé le Conseil que les compléments d’informations requis sont toujours attendus. Devant cette contrainte, des fouilles archéologiques seront entreprises.

AU TITRE DES COMMUNICATIONS DES MINISTRES :

 Le Ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères a fait une communication sur la sortie des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) de la CEDEAO ;

 Le Ministre de l’Industrie et du Commerce a fait une communication sur l’approvisionnement du marché en denrées ;

 Le Ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage a fait le point sur la situation de la campagne de commercialisation de l’arachide, le suivi de la campagne horticole et la préparation de la journée nationale de l’Élevage ;

 Le Secrétaire d’Etat au développement des Petites et Moyennes Entreprises a fait une communication sur la 4ème édition du Forum de la PME dans le cadre de la stratégie nationale de promotion et de développement des PME/PMI.

AU TITRES DES TEXTES LEGISLATIFS ET REGLEMENTAIRES,

Le Conseil a examiné et adopté :

 Le projet de décret autorisant le Président de la République à ratifier la convention régissant la Commission bancaire de l’Union monétaire ouest africaine adoptée le 31 mars 2023 à Dakar ;

 Le projet de décret portant création et fixant les règles d’organisation et de fonctionnement du Comité de Gouvernance du Numérique « GouvNum».

AU TITRE DES MESURES INDIVIDUELLES,

Le Président de la République a pris les décisions suivantes :

Au titre du Ministère de l’Intégration Africaine et des Affaires étrangères Monsieur Mame Baba CISSE, Conseiller des Affaires étrangères principal de classe exceptionnelle, matricule de Solde 516 903/B, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Sénégal auprès de la Commission de l’Union européenne, en remplacement de Monsieur Baye Moctar DIOP, appelé à d’autres fonctions ;

Monsieur Malick DIOUF, Conseiller des Affaires étrangères principal, matricule de solde 605 799/D, précédemment Ambassadeur, Secrétaire général adjoint du Ministère de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, est nommé Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Sénégal, auprès de Son Excellence Monsieur Paul BIYA, Président de la République du Cameroun, en remplacement de Monsieur Khare DIOUF, appelé à d’autres fonctions.

Monsieur Samba Dialigué BALDE, chancelier des Affaires étrangères principal matricule de solde 620 663/A, précédemment Deuxième Conseiller à l’Ambassade du Sénégal au Niger, est nommé Consul général de la République du Sénégal à Pointe-Noire, en remplacement de Monsieur Issa WAGUE.

Le Ministre de la Formation professionnelle et technique, Porte-Parole du Gouvernement Amadou Moustapha Njekk SARRE

BAD : Le Gabon soutient la candidature d’Amadou Hott

À trois mois de l’élection du nouveau président de la Banque africaine de développement (BAD), prévue en mai 2025 à Abidjan, la compétition s’intensifie. Parmi les candidats en lice, Amadou Hott, ancien ministre sénégalais de l’Économie et ex-vice-président de la BAD, bénéficie désormais du soutien officiel du Gabon.

Le lundi 17 février, le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Yassine Fall, a envoyé un message spécial au président Bassirou Diomaye Faye, a été reçu à Libreville par le chef de l’État gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema. Cette rencontre visitait à remercier le Gabon pour son appui à Amadou Hott, face aux autres prétendants : Ousmane Kane (Mauritanie), Romuald Wadagni (Bénin), Abbas Mahamat Tolli (Tchad) et possiblement Rabah Arezki (Algérie).

Un choix stratégique pour l’avenir de la BAD
Le soutien du Gabon à Amadou Hott traduit une vision commune sur l’avenir de la BAD, notamment en matière d’énergie verte et de transition climatique. Son expérience en tant qu’envoyé spécial de l’Alliance pour l’Infrastructure Verte en Afrique renforce sa légitimité dans un contexte où le développement durable est au cœur des priorités africaines.

Cette initiative diplomatique s’inscrit dans une campagne plus large menée par Dakar. Lors du 38ᵉ sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, le président sénégalais avait déjà sollicité l’appui de plusieurs homologues africains pour cette élection décisive.

Avec ce soutien stratégique, Amadou Hott consolide sa position dans une course où chaque alliance régionale pourrait être déterminante.

Coopération judiciaire : rencontre entre le Maroc et le Sénégal

Le président du ministère public marocain, Mohamed Abdennabaoui, a reçu, le lundi 17 février 2025, le premier président de la Cour suprême du Sénégal, Mahamadou Mansour Mbaye, en visite officielle au Maroc à la tête d’une délégation de haut niveau.

À Rabat, El Hassan Daki, procureur général du Roi près la Cour de cassation, a présenté à son homologue sénégalais le modèle marocain d’indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis du pouvoir exécutif, un principe essentiel dans la consolidation de l’État de droit. Il a également détaillé les missions du ministère public et des parquets généraux, soulignant leur rôle central dans la protection des droits et libertés des citoyens.

Renforcement de la coopération bilatérale
Les discussions ont porté sur le développement des échanges d’expertises et d’expériences entre les deux pays dans le domaine judiciaire. La délégation sénégalaise, composée de hauts magistrats, a manifesté son intérêt pour une collaboration plus étroite avec les institutions judiciaires marocaines.

Cette rencontre s’inscrit dans une dynamique de renforcement des relations judiciaires entre le Maroc et le Sénégal, deux pays liés par des partenariats stratégiques dans plusieurs domaines.