Sénégal : ouverture des procès de deux députés et d’un maire

Les procès des députés de l’opposition Déthié Fall et Mame Diarra Fam et du maire de Guédiawaye (banlieue dakaroise), Ahmed Aidara, s’ouvrent ce lundi aux tribunaux de Dakar et de Pikine après un premier renvoi.

 

Ces membres de l’opposition, investis sur les listes de l’inter coalition Yewwi Askan Wi (Yaw) – Wallu Sénégal pour les élections législatives du 31 juillet, ont été arrêtés le 17 juin et devront s’exprimer sur des accusations de participation à une manifestation non autorisée, provocation d’un attroupement et trouble à l’ordre public.

Les deux députés vont être jugés en même temps que 82 autres personnes, pour les mêmes accusations et au tribunal de Pikine (banlieue Dakaroise), le maire de Guédiawaye devra répondre en compagnie de 9 co-accusés.

Après le succès d’une première manifestation (autorisée) le 8 juin, la coalition Yaw qui conteste le rejet partiel de sa liste nationale avait décidé de maintenir le mot d’ordre de manifestations à Dakar et à Ziguinchor, malgré les interdictions brandies par les préfets des deux circonscriptions.

Trois morts (un à Dakar et deux dans le sud) avaient été enregistrés lors d’accrochages entre manifestants et forces de défense et de sécurité et plus d’une centaine de personnes dont l’activiste Guy Marius Sagna, candidat de Yaw dans le département de Ziguinchor, avaient été arrêtées.

Le pays vit une tension politique consécutive au rejet partiel de la liste de Yaw qui devra participer aux législatives sans ses principaux leaders, à cause d’une liste jugée incomplète.

La coalition a, à nouveau, saisi les autorités pour une manifestation à tenir le 29 juin.

Sénégal : six sages-femmes pour non-assistance à personne en danger

Elles sont six sages-femmes, poursuivies pour la mort d’une femme enceinte à l’hôpital il y a quelques semaines. Et leur procès, pour non-assistance à personne en danger doit reprendre ce jeudi 5 mai à Dakar.

 

Reprise de procès de 06 sages-femmes. Sur les six, quatre d’entre elles sont derrière les barreaux et les deux autres en liberté provisoire. Selon leur avocat, elles se sentent elles aussi victimes et affirment avoir suivi le protocole médical à la lettre lorsqu’Astou Sokhna, enceinte de 9 mois, s’est présenté à l’hôpital de Louga, à environ 200 km de Dakar.

La femme, âgée d’une trentaine d’années, est décédée quelques heures plus tard après avoir demandé en vain une césarienne. Selon la presse locale, le personnel de l’établissement aurait refusé sa requête et menacé de la chasser si elle insistait.

Cette tragédie avait ému tout le Sénégal et provoqué un tollé dans le pays. Pétition, manifestations pour réclamer justice, avalanche de témoignages sur des cas similaires, de nombreuses associations sont montées au créneau pour sensibiliser sur les faiblesses du système médical.

Mais de leur côté, l’Association nationale des sages-femmes du Sénégal, qui est mobilisée pour soutenir ses collègues, ainsi que plusieurs syndicats de professionnels de santé ont lancé un nouveau mot d’ordre de grève pour marquer leur solidarité.

Burkina Faso : assassinat de Thomas Sankara, ouverture du procès à Ouagadougou

34 ans après l’assassinat de l’ancien président burkinabè, le procès s’ouvre ce lundi 11 octobre au tribunal militaire de Ouagadougou. Deux principaux accusés Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando sont absents à l’audience.

Plus de trois décennies après la commission des faits, la justice va juger les présumés auteurs ce lundi. Le procès lié à l’assassinat de Thomas Sankara et de 12 de ses compagnons se déroule au tribunal militaire de Ouagadougou. C’est un procès qui va se tenir sous haute sécurité. La juridiction d’exception va juger quatorze personnes, dont l’ancien président Blaise Compaoré. les chefs d’accusation sont « attentat à la sûreté de l’État », « complicité d’assassinats » et « complicité de recel de cadavres ».

L’ouverture du procès des quatorze principaux accusés est un ouf de soulagement pour les familles des victimes. Elles ont longtemps espéré que cet instant arrive pour que la vérité soit dite et que les coupables répondent de leurs actes. Cependant, deux principaux accusés sont absents au procès. Il s’agit de Blaise Compaoré, l’ancien chef de l’Etat en exil en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui naturalisé Ivoirien, il avait succédé au « père de la révolution burkinabè ». Il s’agit aussi du commando Hyacinthe Kafando, l’ancien chef de la sécurité de Blaise Compaoré.

Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est victime d’un assassinat. C’était lors d’un coup d’Etat, alors qu’il avait 37 ans. A l’issue du putsch, son compagnon d’arme Blaise Compaoré a pris le pouvoir pour succéder à Sankara. Le « Che Guevara africain » arrive au pouvoir en 1983 au moyen d’un d’un putsch. 12 autres personnes ont trouvé la mort dans les mêmes conditions. parmi elles, il y avait Paulin Bamouni, journaliste, écrivain et directeur de la presse présidentielle de Thomas Sankara.

Thomas Sankara est celui qui a changé le nom de la Haute-Volta, donné par les colons français, en Burkina Faso. Cette dernière appellation qui demeure le nom actuel de cet Etat moderne signifie « le pays des hommes intègres ».

Sénégal: Khalifa Sall boude son propre procès

L’ancien maire de Dakar n’a pas assisté à son procès prévu ce jeudi 26 juillet. Hier mercredi  déjà, ses avocats avaient quittés le procès.

 

Au 10e jour de son procès en appel, le maire de Dakar et dissident de la mouvance présidentielle a préféré rester en prison. Motif évoqué : l’absence de ses avocats, qui eux avaient boudé le procès depuis hier « à cause de la partialité de la Cour ».

Les nombreux journalistes qui guettaient les mots de sa déclaration annoncée pour ce jour vont donc devoir attendre. « Les journalistes vont devoir se rabattre sur une déclaration écrite qui leur sera envoyée dans leur boite mail », nous a confié un proche du maire de la capitale Sénégalaise.

Pour le collectif des avocats du premier magistrat de la ville de Dakar, toutes les conditions ne sont pas réunies pour assurer un procès équitable à leur client.

Pis encore, ils croient déceler à travers les actes posés par la justice sénégalaise des manœuvres pour écarter Khalifa Sall des prochaines joutes électorales.

Mercredi, en boudant le procès, les conseils du maire de Dakar ont noté que l’opinion publique nationale et internationale sera informée plus en détails sur les circonstances de ce procès purement politique

« Dans ces conditions, et pour ne pas se rendre complice d’une défense de connivence avec les atteintes répétées aux droits de leur client, le collectif des Avocats en concertation avec M. Khalifa Ababacar Sall, a pris la décision de quitter le prétoire pour marquer sa désapprobation absolue », avaient-ils déclaré.

Procès en appel de Khalifa Sall: la mobilisation pas encore au rendez-vous

C’est reparti pour un nouveau marathon politico-judiciaire pour le maire Khalifa Sall. Deux mois après sa condamnation à 5 ans de prison, en 1er instance

La mobilisation annoncée par ses partisans n’est pas encore au rendez-vous. Ils arrivent par petits groupes et se dirigent timidement vers la grande salle 4 du palais de justice de Dakar qui est à moitié pleine, constate notre reporter sur place. Les 3 co-prévenus du maire de Dakar en l’occurrence la dame Fatou Traoré, Ibrahima Yatma Diao et Amadou Moctar Diop qui avaient recouvré la liberté, sont déjà sur place. Ils sont installés sur les sièges de devant de la première rangée à gauche. La première nommée avait fait l’objet d’une condamnation de six mois ferme. Tandis que les deux derniers nommés, une condamnation d’un an ferme. Des peines qu’ils avaient déjà purgées en détention préventive.

La sécurité n’est pas en reste. Il faut montrer patte blanche pour accéder à la salle d’audience. Plus d’une centaine de policiers et gendarmes ont mobilisés à l’intérieur comme à l’extérieur du tribunal, pour parer à toute velléité de troubles à l’ordre.

 

Sénégal: le procès en appel de Khalifa Sall renvoyé au 9 juillet

Le procès en appel de l’ancien maire de de Dakar avait débuté ce mardi 04 Juin a été renvoyé afin de permettre à la défense de se préparer.

Au Sénégal, Khalifa Sall était à nouveau devant les juges ce mardi matin. La décision était attendue: le procès en appel du maire de Dakar, qui a été condamné à 5 ans de prison pour escroquerie fin mars, a été reporté pour permettre à la défense de se préparer… Un renvoi au 9 juillet, un délai de plus d’un mois donc pourtant jugé insuffisant par les avocats de Khalifa Sall.

Cette première audience ouverte sous les cris des partisans de Khalifa Sall a permis à toutes les parties de se jauger. Et le juge Demba Kandji a cherché dès ses premiers mots à imposer son style directif ; à faire comprendre qu’il était le maître du jeu.

La défense qui estime que les règles n’ont pas été respectées a demandé un report au mois de novembre. Le juge a tranché pour le 9 juillet. Un délai trop court pour maître Seydou Diagne. « Les personnes accusées doivent bénéficier du temps nécessaire pour préparer leur défense, explique à RFI l’avocat de Khalifa Sall. Pour nous c’est cinq à six mois, c’est connu par le monde entier que le régime du président Macky Sall s’évertue à utiliser la justice sénégalaise pour écarter des candidats potentiels. Ça, on le sait ».

La mairie de Dakar, partie civile demandait aussi un report du procès pour la fin novembre. Une date jugée aberrante pour le parquet comme pour les avocats de l’Etat qui estiment que Khalifa Sall tente d’imposer son agenda politique à la cour d’appel. « Bien sûr, ils ont un agenda qui est politique, pas judiciaire, nous explique maître Yerim Thiam. Nous, notre agenda, il est purement judiciaire. Il y a un délit, il doit être jugé. Maintenant, s’il veut être candidat… Franchement, nous, cela ne nous concerne pas ».

Le juge Demba Kandji a donc affirmé, comme le veut l’Etat, que les débats débuteront le 9 juillet. Mais les avovats de la Khalifa Sall comptent bien user du droit et demander de nouveaux renvois.

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