Plusieurs responsables impliqués dans le scandale financier lié à la gestion des fonds anti-Covid ont obtenu la liberté provisoire. Le parquet financier affirme qu’ils ont restitué d’importantes sommes avant leur remise en liberté.
Par exemple, Mouhamed Sène, ancien DAGE du ministère de la Jeunesse, a versé 41 millions de francs CFA. Les autorités l’avaient placé en garde à vue avant de le soumettre à un contrôle judiciaire. D’autres responsables comme Moussa Sam Daff, directeur de l’hôpital Dalal Jamm, et les comptables Alioune Babara Diop et Lamine Diallo ont ensemble remboursé 138 millions FCFA.
Une enquête qui dépasse les frontières
Le scandale prend désormais une dimension internationale. Le procureur financier El Hadji Alioune Abdoulaye Sylla a révélé que des fonds détournés se trouvent à l’étranger. Le Sénégal a déjà sollicité la coopération de plusieurs pays pour retracer les circuits de blanchiment et récupérer les avoirs.
« Nos collègues à l’étranger mènent des investigations sur des montants localisés hors du territoire », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse.
Des chiffres accablants
Depuis le lancement de l’enquête :
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292 dossiers ont été ouverts,
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262 personnes arrêtées,
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15 milliards FCFA ont été récupérés ou saisis.
Rien que sur les deux derniers jours, 258 millions FCFA ont été versés en remboursements ou en cautions, selon le procureur Ibrahima Ndoye.
Des ministères et anciens ministres dans le viseur
L’enquête touche huit ministères, selon les audits en cours. La justice a transmis à l’Assemblée nationale une procédure visant cinq anciens ministres. Ces derniers pourraient comparaître devant la Haute Cour de Justice.
« La présomption d’innocence est respectée, mais les mandats de dépôt reposent sur des preuves solides », assure le procureur général Macké Fall.
Liberté sous conditions
Selon la loi sénégalaise, un inculpé peut obtenir la liberté provisoire s’il rembourse les fonds détournés ou présente un état de santé préoccupant. L’article 140 du Code de procédure pénale encadre ces mesures.
Le mot d’ordre : restituer les fonds publics
Malgré les libérations, le parquet ne relâche pas la pression. Son objectif reste clair : récupérer l’argent du peuple. La traque continue, au Sénégal comme à l’étranger.