Sénégal : 6 mois de prison avec sursis pour un député

Déthié Fall, mandataire national de la coalition Yewwi Askan Wi (Yaw -Libérer le peuple) a été condamné, lundi 27 juin, à une peine de six mois de prison avec sursis.

 

Il a été reconnu coupables du délit de participation à une manifestation non-autorisée. Il était accusé avec sa collègue député Mame Diarra Fam de la coalition Wallu Sénégal et les 82 autres personnes. Déthié Fall est le seul à avoir écopé d’une peine, ses co-accusés ont été relaxés par le tribunal de Dakar.

Malgré l’interdiction qui lui a été notifiée pour ses manifestations à Dakar et à Ziguinchor (sud du pays), la coalition Yaw avait maintenu son mot d’ordre pour le 17 juin en guise de contestation contre le rejet partiel de sa liste nationale pour les prochaines élections législatives, fin juillet.

Des heurts entre manifestants ayant bravé l’interdit et les forces de défense et de sécurité ont ainsi éclaté dans la capitale et dans la ville du sud. Trois morts ont été enregistrés et plus d’une centaine de personnes arrêtées.

A Ziguinchor se tient d’ailleurs, mardi, le procès de 36 personnes dont l’activiste Guy Marius Sagna, candidat de Yaw dans le département. Ils devront répondre, eux aussi, de divers délits présumés en rapport avec la manifestation du 17 juin.

Depuis l’invalidation partielle de la liste de la coalition Yaw, le pays vit une situation politique très tendue. La coalition dirigée par le député Ousmane Sonko, l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall et le guide religieux Moustapha Sy refuse la tenue des Législatives sans ses principaux leaders écartés à cause d’une liste jugée incomplète par les autorités.

Ils ont d’ailleurs prévu une nouvelle manifestation le 29 juin.

Sénégal : manifestation de l’opposition, des chefs religieux s’inquiètent

C’est une journée tendue qui s’annonce, ce vendredi 17 juin. La principale coalition de l’opposition, « Yewwi Askan Wi », appelle à une manifestation à Dakar.

 

Au Sénégal, c’est une journée tendue qui s’annonce, ce vendredi 17 juin. La principale coalition de l’opposition, « Yewwi Askan Wi », appelle à une manifestation à Dakar, un rassemblement qui a pourtant été interdit par la préfecture. L’Association des imams et oulémas va jusqu’à prôner un « report » des élections législatives de juillet, « pour que les parties puissent discuter ».

« Yewwi Askan Wi » entend de nouveau protester contre l’invalidation de sa liste nationale menée par Ousmane Sonko en vue des élections législatives du 31 juillet 2022. Le chef de l’État, lui, a appelé au « respect scrupuleux des dispositions du code électoral ». Face à cette impasse, l’Association des imams et oulémas au Sénégal exprime ses inquiétudes et évoque l’option d’un report des élections.

« Nous sommes très inquiets »

« Nous, en tant que religieux, dit l’imam Moctar Ndiaye, chargé de communication de l’association, nous sommes très inquiets face à la situation politique actuelle du pays. Une situation où on note, de part et d’autre, des menaces de mort, des intimidations, des appels à l’insurrection, venant surtout de hautes personnalités politiques. »

C’est, déclare encore ce porte-parole, « une situation où chaque parti bande ses muscles qui tend inévitablement vers la confrontation, surtout avec l’interdiction du rassemblement de l’opposition. Nous préconisons d’abord le dialogue et la concertation afin de trouver un consensus fort, avant d’aller aux élections législatives. »

« Un report juste pour que les parties puissent discuter »

« Même s’il faut un report de ces dernières, un report juste pour que les parties puissent discuter, puissent trouver un consensus, c’est une tentative de médiation. Nous allons rencontrer les parties qui s’occupent des élections. En tant que religieux, en tant que régulateur, notre rôle c’est d’appeler les parties à l’apaisement, à la retenue afin de calmer la situation », conclut l’imam Moctar Ndiaye.

Sénégal-législatives : la liste de Yewwi Askan Wi risque d’être retoquée

À Dakar, la liste Yewwi Askan Wi, coalition créée autour d’Ousmane Sonko et Khalifa Sall, risque d’être retoquée pour non-respect de la parité.

Le maire de Dakar, Barthélémy Dias, a dénoncé un « complot ». L’enjeu est de taille : sept sièges de députés (sur 165) sont en jeu, dans un département où Yewwi Askan Wi a emporté de nettes victoires lors des dernières élections locales.

La Direction générale des élections (DGE) a refusé, dans la matinée de ce lundi 16 mai, de modifier la liste Yewwi Askan Wi déposée la semaine dernière pour le département de Dakar. Selon le mandataire de la coalition, Déthié Fall qui a tenté de faire valoir des « désistements », la DGE s’est déclarée « incompétente ».

Sur la liste qui a circulé sur les réseaux sociaux, figurent sept candidats dont seulement deux femmes, ce qui va donc à l’encontre de la loi sur la parité. Alors que s’est-il passé ? Maladresse ou sabotage ?

Selon Déthié Fall, ce n’est pas la liste qui avait été mise au point au départ : « Nous avions donné des directives à Saliou Sarr en lui donnant mon cachet pour qu’il s’occupe du dépôt de la liste », assure-t-il, et l’intéressé – un proche de Khalifa Sall – aurait été « induit en erreur » par des agents de la Direction générale des élections.

Dans un communiqué, Saliou Sarr a dénoncé des « allégations mensongères ». Pour l’heure, pas de commentaires de Khalifa Sall ni d’Ousmane Sonko sur cette affaire.

« Une bourde trop grossière »

Un imbroglio qui pose question. « Ce serait une bourde trop grossière pour des gens qui connaissent la loi électorale par cœur », estime un observateur de la vie politique. Plusieurs membres de la coalition accusent directement Khalifa Sall d’avoir « torpillé » la liste. « Son poulain Barthélémy Dias, actuel maire de Dakar, a pris son indépendance, il s’est rapproché d’Ousmane Sonko, et cela dérange », affirme l’un d’eux. S’agirait-il des prémices d’une concurrence entre Khalifa Sall et Ousmane Sonko en vue de la présidentielle de 2024 ? Des militants appellent en tout cas les deux principaux leaders à sortir de leur silence.

Par ailleurs, concernant cette fois la liste de la majorité, Benno Bokk Yakaar, des responsables de l’opposition, estiment qu’elle devrait être recalée car, selon eux, la coalition présidentielle a déposé plus de parrainages que le nombre exigé.

Dakar : Barthélémy Dias de nouveau arrêté et libéré

L’opposant Barthélémy Dias, candidat à la mairie  de Dakar aux élections municipales du 23 janvier 2022 est de nouveau libre. Les forces de l’ordre qui ont appréhendé la maire de Mermoz Sacré-cœur en matinée viennent de le libérer.

Au Sénégal, Barthélémy Dias est de nouveau libre. L’information parvient au moment où la manifestation se déroule devant la mairie de Mermoz Sacré-cœur. La police s’active à disperser les manifestants à l’aide du gaz lacrymogène. Cette libération pourrait entrainer le calme sur les lieux.

Les policiers ont arrêté le candidat de la coalition Yewwi Askan wi ce mercredi 17 novembre 2021 à Liberté 1. Le maire se dirigeait vers Paterson pour distribuer les flyers. C’est au centre-ville de la capitale Dakar. Me Cheikh Khouraissy Ba l’un des avocats de l’homme politique sénégalais est la source de l’information relayée par l’AFP. Selon la presse locale, le candidat allait lancer une campagne Dox Mbokk, à travers les rues de la capitale.