La paix sociale a pris un sacré coup, ces temps-ci, à La Poste. Hier, lors d’une conférence de presse, le secrétaire général du Comité d’entreprise Apr de La Poste, Lansana Sarr, est monté au créneau pour pourfendre les syndicalistes grévistes et apporter des éclairages sur les créances et la dette de la boite.
Le troc n’est pas seulement une simple affaire d’échange de biens. Il peut être une aubaine dans la politique d’un Etat. En ce sens, l’Etat du Sénégal a signé, en décembre 2017, une convention de dette croisée avec le groupe Sn Poste. Ce faisant, au mois d’août dernier, l’Etat devait 40 milliards de francs Cfa à La Poste qui, en retour, devait 1 milliard à l’Etat, selon le secrétaire général du Comité d’entreprise Apr de La Poste, Lansana Sarr. Ainsi, un plan stratégique 2017-2021 a été élaboré pour régler la question, poursuit le Sg. Lansana Sarr a animé, hier, une conférence de presse au Magic Land, dont l’objet était d’apporter des ‘’clarifications’’ sur la crise qui secoue La Poste.
L’avant-veille, il y a eu des heurts entre des membres du Syndicat national des travailleurs de La Poste (Sntp) et des travailleurs de la boite. Selon Lansana Sarr, des politiciens sont derrière cette affaire dont le dessein est de s’opposer à la modernisation de l’établissement bancaire. ‘’La Poste qui, depuis 2012, avait retrouvé la paix sociale et s’est engagée résolument dans la poursuite de sa modernisation, fait l’objet d’attaques coordonnées de l’intérieur comme de l’extérieur par des pseudo-syndicalistes, des politiciens surgis de nulle part et de petits cadres complices sans envergure’’, affirme-t-il. Le secrétaire général de dire que ‘’les postiers ne sont pas dupes et l’ont récemment prouvé, en se dressant en rempart de leur entreprise’’.
Revenant sur le plan stratégique, le collaborateur du directeur général Pape Siré Dia a soutenu que l’Etat a décidé de donner 1 milliard 300 millions de francs Cfa tous les ans. Ladite convention est une solution pour en finir avec cette question qui a fini par installer la confusion, à cause de la mésentente sur l’exigibilité. L’exigibilité étant le caractère d’une dette qui est arrivée à son terme et qui, de ce fait, en cas de non-paiement, peut faire l’objet d’une mise en demeure préalable à l’engagement d’une action en paiement et éventuellement d’une mesure conservatoire.
La convention a donc mis fin à une créance de 174 milliards de francs Cfa contractée entre 1996 et 2017, à en croire le secrétaire général du Comité d’entreprise Apr de La Poste. Suite à sa signature, les choses ont pris une autre tournure, avec l’option de la compensation bancaire. Celle-ci est une technique mise en œuvre par les banques pour compenser les créances et dettes qu’elles détiennent les unes envers les autres.
De ce fait, l’accord stipule que l’Etat du Sénégal paie la compense et, en retour, La Poste se charge de payer certains fonctionnaires, le 25 de chaque mois, et les bourses familiales. Dans ce même sillage, renseigne-t-il, le Fmi a octroyé 5 milliards au Sénégal pour l’accompagner. La Poste n’étant pas encore un établissement financier, elle est représentée par le Trésor public à la Bceao, qui est le garant en termes d’opération. Entre 2003 et 2006, il y a eu une période transitoire pour organiser les relations entre La Poste et le Trésor.
Lansana Sarr a aussi abordé la question des recrutements qui fait débat. Selon lui, il y avait un gap, et le Dg de La Poste l’a comblé. Ce qui lui fait dire quil y a une politisation de la question par ces ‘’syndicalistes’’.