Un audit révèle de graves anomalies budgétaires sous Macky Sall

Cinq mois après les révélations du Premier ministre Ousmane Sonko sur la crise économique, la Cour des comptes a publié,…

Cinq mois après les révélations du Premier ministre Ousmane Sonko sur la crise économique, la Cour des comptes a publié, ce mercredi 12 février, un audit détaillant d’importantes irrégularités financières entre 2019 et 2024. Ce document met en cause la gestion budgétaire sous le deuxième mandat de Macky Sall.

Des anomalies budgétaires inquiétantes

L’audit révèle que les recettes budgétaires ont atteint 16 160,8 milliards de F CFA. Cependant, les sommes non recouvrées ont fortement augmenté, passant de 308,53 milliards en 2019 à 408,2 milliards en 2024. De plus, 261,71 milliards de créances douanières n’apparaissent pas dans les comptes officiels, soulevant des doutes sur la transparence budgétaire.

Les enquêteurs ont également découvert des transferts de fonds peu clairs. L’État a dirigé 2 562,17 milliards de F CFA vers des services non personnalisés sans assurer une traçabilité suffisante. La Cellule d’appui à la mise en œuvre des projets et programmes (CAP/Gouvernement) a utilisé 1 343,58 milliards hors des circuits financiers classiques. Le Programme de défense des intérêts économiques et sécuritaires du Sénégal (PDIES) a reçu 303,03 milliards dans des conditions opaques.

Des écarts alarmants dans la gestion de la dette

Les chiffres fournis par le Trésor public et ceux des emprunts divergents. En 2023, un manque de traçabilité concerne 696,7 milliards de F CFA. Par ailleurs, certaines dépenses financées par des ressources extérieures ont dépassé les prévisions de 563,76 milliards.

En septembre 2024, l’Inspection générale des finances (IGF) avait déjà signalé que la dette publique représentait en réalité 76,3 % du PIB, bien plus que les 65,9 % annoncés. Ousmane Sonko avait alors dénoncé une falsification des chiffres et une situation économique « d’une gravité extrême ».

Des mesures urgentes pour restaurer la transparence

Face à ces révélations, la Cour des comptes recommande un contrôle budgétaire renforcé et une meilleure traçabilité des fonds publics. Elle exige également une mise en conformité avec les normes de transparence de l’UEMOA. Le gouvernement actuel doit maintenant redresser la situation et restaurer la confiance dans la gestion des finances publiques.

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