C’est dans dix jours, le 30 août plus précisément, que la Cour d’appel rendra son verdict dans le procès du maire de Dakar. Mais ses partisans ne se font pas d’illusion.
Le compte à rebours à démarrer pour Khalifa Sall, ses avocats et ses partisans. En effet, c’est dans dix jours, le 30 août plus précisément, qu’ils connaitront le verdict de la Cour d’appel. Le maire de Dakar a été condamné en première instance à cinq ans d’emprisonnement ferme. En appel, le tribunal a requis la confirmation de la peine en première instance. Ses militants les plus optimistes espèrent son acquittement le 30 août prochain. En revanche, d’autres militants, les plus lucides, ne se font pas d’illusion. Ils redoutent sa condamnation pour l’empêcher de se présenter à l’élection présidentielle dont le premier tour est fixé au 24 février 2019. D’ailleurs, ils sont nombreux ses partisans qui dénoncent un procès politique.
Récemment le député Cheikh Bamba Dièye a accusé les juges Malick Lamotte et Demba Kandji de faire le jeu de l’Exécutif qui cherche d’après lui, à priver Khalifa Sall d’élection. D’ailleurs, toutes les demandes de libération provisoire introduites par les avocats du maire de Dakar ont été rejetées.
Mieux, dans son réquisitoire l’avocat général près la Cour d’appel de Dakar, Lansana Diabé Siby, avait demandé l’annulation partielle du Procès-verbal d’enquête préliminaire au motif que les détenus dans cette affaire n’ont été assistés par leurs avocats.
«Dès l’interpellation, l’avocat doit être présent. Ce débat est terminé. Le procès-verbal d’enquête préliminaire de la procédure doit tout simplement être écarté parce que les interpellés n’ont pas eu droit à la présence d’avocat», avait-t-il explicité. L’avocat général qui n’a pas été suivi par la Cour d’appel allait ainsi dans le sens de la cour de la Cedeao qui réclamait la libération du maire de Dakar pour vice de forme.
Le professeur de droit pénal à l’université Cheikh Anta Diop, Ndiack Fall, affirme que le maire de Dakar, Khalifa Sall, doit être libéré pour «vice de forme». Ce pénaliste explique que la vice de forme annule toute la procédure. Dans son arrêt rendu cette semaine, la Cour de justice de la Cedeao a réclamé sa libération pour «violation de ses droits».
Mais le juge Demba Kandji n’a pas suivi ni l’avocat général et la cour communautaire. Il avait juste renvoyé le procès pour permettre dit-il, à la Cour d’appel de prendre connaissance de la décision de la Cedeao.